La musicienne indo-britannique, qui publie le deuxième chapitre d’une trilogie intégrant son noble instrument dans la musique minimaliste, joue en tournée au sein d’un quintette improvisateur.
Le 29 novembre 2002, le monde du rock découvrait avec curiosité et émerveillement Anoushka Shankar au prestigieux Royal Albert Hall à Londres. Un peu comme il avait pu entendre, une trentaine d’années plus tôt, de la musique indienne grâce à la présence de son père aux festivals de Monterey et de Woodstock, puis au Concert pour le Bangladesh, à New York.Ravi Shankar (1920-2012), le plus fameux sitariste de l’histoire, avait transmis le flambeau à sa benjamine, âgée de 21 ans, pour qu’elle ouvre la soirée en hommage au disciple britannique George Harrison, principal passeur du luth à long manche en Occident.
Deux décennies plus tard, Anoushka Shankar a tracé sa route avec une œuvre discographique comprenant neuf albums, format qu’elle a délaissé au profit de la version réduite, l’EP How Dark It Is Before Dawn, publié le vendredi 5 avril, est le deuxième « chapitre » d’une trilogie débutée en octobre 2023 avec Forever, for Now, qu’elle présente actuellement en tournée européenne.
L’objet est moins visible que Visions (Blue Note), neuvième opus de sa sœur Norah Jones. Ce qui n’a pas empêché Anoushka Shankar d’afficher complet, en amont de la parution, pour deux soirées parisiennes à la Cité de la musique, à Paris, où nous l’avons rencontrée, le 4 avril.
La fille de la productrice new-yorkaise de concerts Sue Jones et celle de Sukanya Rajan, joueuse de tampoura (luth à quatre cordes), n’ont jamais été concurrentes, plutôt complémentaires, la première posant même sa douce voix sur le sitar de la seconde pour trois titres de Traces of You (2013). L’une est une chanteuse et pianiste américaine, dont les humeurs jazz et folk, country et pop, lui ont permis de vendre plus de 50 millions de disques. L’autre une sitariste indo-britannique avec un accent californien attrapé à San Diego, qui a commencé à l’âge de 8 ans l’apprentissage de son instrument. Le pire possible pour exprimer sa singularité.
Par Bruno Lesprit - Le Monde Culture / World Opinions
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