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Biodiversité. Une pandémie silencieuse décime les populations d’amphibiens dans le monde

 

Selon la dernière évaluation mondiale des espèces d’amphibiens, 40 % d’entre elles seraient menacées. Deuxième pays abritant la plus grande variété de grenouilles, la Colombie est particulièrement touchée par cette extinction. En cause : la destruction des habitats naturels et l’expansion de champignons mortels.

Historiquement menacés par l’agriculture et l’urbanisation, les grenouilles, crapauds et salamandres doivent maintenant faire face à l’expansion de champignons mortels et au changement climatique, qui mènent de nombreuses espèces au bord de l’extinction.

C’est la conclusion d’un article publié le 4 octobre par plus de 100 scientifiques dans la prestigieuse revue Nature au terme de la deuxième évaluation mondiale des amphibiens, qui permet d’actualiser la liste d’espèces en danger tenue par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La première évaluation datant de 2004.

Selon le rapport, repris par le média colombien El Espectador, “il existe environ 8 000 espèces d’amphibiens dans le monde. Parmi elles, au moins 2 600 sont menacées d’extinction. Cela équivaut à deux espèces sur cinq. Ce qui en fait, selon les chercheurs, le groupe de vertébrés le plus menacé du monde.”

Une situation particulièrement notable en Colombie, deuxième pays pour le nombre d’espèces de grenouilles et qui recense “304 espèces vulnérables ou menacées d’extinction”.

Déshydratation et respiration impossible

Souvent transporté par l’être humain, un champignon appelé chytride ou Batrachochytrium dendrobatidis parasite grenouilles et crapauds, “provoquant déshydratation, incapacité à se nourrir et à se reproduire, de même qu’une vulnérabilité accrue face aux prédateurs”. Et ce alors qu’un autre champignon du même genre (Batrachochytrium salamandrivorans) frappe les salamandres, qui respirent par la peau et cessent donc de respirer “lorsqu’elles sont parasitées par le champignon, qui recouvre leur corps de spores”.

Ces champignons se reproduisent rapidement dans les milieux humides où aiment vivre les batraciens, et où ils se regroupent en saison sèche. Certaines espèces “disparaissent si vite que la science n’a pas le temps de les étudier”, avertissent les chercheurs, tout particulièrement certaines espèces endémiques.

Mais tout n’est pas perdu, affirment les scientifiques, qui exhortent les autorités à protéger les habitats naturels des amphibiens et à accroître de manière urgente “les investissements pour inverser les tendances actuelles” de déclin.

Par Emilien Pérez - Courrier International

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