Le gouvernement suédois de centre-droit, qui juge les écrans responsables de la baisse du niveau des élèves, a décidé de débloquer 60 millions d'euros pour rééquiper les classes en manuels scolaires. Dans le pays, les enfants sont exposés aux écrans dès l’école maternelle.
En Suède, le débat s'installe sur l'éducation des plus jeunes grâce aux écrans. Dans un pays où les enfants sont exposés aux écrans dès l'école maternelle, le gouvernement de centre droit a décidé de débloquer une enveloppe de 60 millions d'euros pour revenir aux manuels scolaires en version papier. En comparaison, les enfants suédois scolarisés du CM1 à la 4e sont sept fois plus nombreux à avoir accès à un ordinateur en cours de sciences qu'en France, selon un rapport de l'Unesco publié mercredi 26 juillet.
"On enseigne aux enfants la programmation et le fait que c’est l’humain qui contrôle le robot", se défend Pär Thunvnik, directeur d’une école maternelle du sud de Stockholm, devant l'un des élèves, tablette en main, qui contrôle un robot coccinelle. "Il n’y a pas de limites, ni de recommandation sur l’usage des écrans. C’est un outil comme un autre", poursuit le directeur.
Pär Thunvnik estime que "nous, on sait quoi faire avec les écrans. Mais les parents s’inquiètent parce qu’ils pensent qu’on fait comme eux à la maison, qu'on voit des films, des vidéos sur YouTube... Ça, c’est de la consommation passive. Ici, on veut qu’ils produisent des choses avec", se défend-il.
"Il ne sait pas écrire à la main"
À la sortie de l'école, Alexander, papa de deux enfants en bas âge, l'assure : il fait confiance aux institutions. "Peut-être que si on les initie jeunes aux écrans, ils seront moins fascinés, parce que les enfants veulent toujours ce qu’ils ne peuvent pas avoir". Andreas, lui, n'a pas forcément le même ressenti et s'inquiète pour son aîné de 13 ans : "Il ne sait pas écrire à la main, il gribouille. Il a appris à travers un écran et en tapotant sur un clavier. Il ne sait pas bien lire les textes manuscrits non plus..."
L’usage des écrans est en réalité très variable d’un établissement à l’autre, d’où l’immense difficulté aujourd’hui d’en évaluer réellement l’impact. Pourtant, "on voit que les enfants apprennent moins bien avec les médias digitaux", se désole Annette Sundqvist, chercheuse en neurosciences pédiatriques, "mais ça dépend beaucoup des professeurs et des contenus !”. Le retour des bons vieux manuels suffira-t-il à relever le niveau scolaire des petits Suédois, le débat est lancé.
World Opinions + France info
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