Plus de 180 espèces ont été identifiées grâce à de l’ADN environnemental retrouvé dans les filtres de stations de surveillance de la qualité de l’air, selon une étude. Si elle fait ses preuves, cette méthode permettrait de suivre la biodiversité à une large échelle.
Des stations de contrôle de la qualité de l’air installées depuis des décennies pourraient aussi enregistrer la biodiversité alentour. Il fallait y penser ! C’est l’objet d’une étude de la biologiste britannique Joanne Littlefair (université Queen-Mary de Londres) menée avec des physiciens du Laboratoire national de physique (LNP) du Royaume-Uni et publiée le 5 juin dans la revue Current Biology.
Des traces de hérissons, de chouettes et de tritons, mais aussi de tilleul et de pin… Les scientifiques ont identifié plus de 180 espèces de mammifères, plantes, champignons et insectes grâce à de l’ADN environnemental (ADNe) capturé par des filtres du réseau britannique de surveillance de la qualité de l’air, administré par le LNP. Joanne Littlefair confie que ces travaux avaient commencé comme « une petite expérimentation scientifique ». Car si l’identification d’espèces à partir d’ADNe retrouvé dans l’eau ou les sols est désormais courante, son analyse dans l’air ne fait que commencer.
« On ne pensait pas avoir d’aussi bons résultats »
James Allerton, physicien spécialisé en métrologie (science des mesures) au LNP et coauteur de l’étude, est tombé en janvier 2022 sur un article reprenant de précédents travaux auxquels avait participé Joanne Littlefair. Les chercheurs avaient retrouvé les espèces d’un zoo en analysant l’ADNe dans l’air. « On filtre l’air depuis des années et il ne nous était jamais venu à l’esprit de chercher d’éventuelles traces d’ADN environnemental », raconte James Allerton en souriant.
Par Axelle Auvray - Le Monde
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