Reportage. Le nombre de demandeurs d’asile a connu une augmentation de près de 28 % en 2022, créant des tensions et des débats sur l’intégration de ces personnes dans un pays en manque de main-d’œuvre.
En contrebas d’un parking de supermarché, quatre hommes tuent le temps sur un étroit carré d’herbe. L’un fait des mouvements pour se dégourdir. Deux ont les yeux rivés sur leur portable. Le dernier regarde le ciel. Des quatre, c’est le seul qui parle anglais. Originaire de Kaboul, il raconte avoir quitté l’Afghanistan en septembre 2022, puis être passé par l’Iran, la Turquie, la Bulgarie, la Hongrie, l’Autriche et la Suisse avant d’arriver en Allemagne, deux mois plus tard.
« Au début, j’étais dans un foyer à Hambourg, puis on m’a envoyé à Schwerin, pas loin d’ici, et depuis trois mois je suis là-dedans », explique-t-il en désignant le bâtiment derrière lui : le gymnase d’un centre de formation professionnelle de Wismar, ville de 44 000 habitants située au bord de la Baltique, dans le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale.
Agé de 22 ans, Ahmad est l’un des 244 132 migrants ayant demandé l’asile en Allemagne en 2022 (+ 27,9 % par rapport à 2021). En tant qu’Afghan, il fait partie du deuxième groupe le plus représenté (36 358, + 56,2 %), après les Syriens (70 976, + 29,3 %) et devant les Turcs (23 938, + 238,7 %). Les quelque 1,2 million d’Ukrainiens enregistrés depuis février 2022 n’entrent pas dans ces statistiques : ils n’ont pas de demande d’asile à déposer, ce qui a permis à la plupart de s’installer rapidement dans de vrais logements.
Par Thomas Wieder - Le Monde
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