Le premier sommet depuis huit ans entre Madrid et Rabat devait se tenir mercredi et jeudi, après l’acceptation par Madrid de la politique marocaine au Sahara occidental.
« Nous devons construire le respect mutuel. En avalant des couleuvres, s’il le faut. » L’eurodéputé socialiste espagnol Juan Fernandez Lopez Aguilar pouvait difficilement mieux résumer la position adoptée par Madrid à l’égard de Rabat, ces derniers mois, pour renouer les relations entre l’Espagne et le Maroc.
Cet ancien ministre faisait référence au vote, le 19 janvier, par le Parlement européen d’une résolution exhortant « les autorités marocaines à respecter la liberté d’expression et des médias » et s’inquiétant « des allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient tenté de corrompre des élus du Parlement européen ».
Le texte, qui a courroucé Rabat et qui faisait suite aux révélations impliquant le Maroc et le Qatar, n’a été rejeté que par l’extrême droite et… par les députés socialistes espagnols.
A Madrid, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a tenté de clore la controverse en expliquant le 24 janvier, à Madrid, que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) ne partageait pas « certains éléments du texte ». « Ne confondez pas la prudence et la pusillanimité face à un ennemi puissant.
Ce n’est pas comme cela qu’on en finit avec l’intimidation », lui a rétorqué le porte-parole du Parti nationaliste basque (PNV, droite modérée), Aitor Esteban. Pedro Sanchez a insisté sur « l’importance stratégique pour l’Espagne et pour l’Union européenne d’avoir les meilleures relations avec le Maroc ».
Il n’était pas question, pour lui, de risquer un faux pas à la veille de la réunion de haut niveau qui devait avoir lieu mercredi 1er et jeudi 2 février, à Rabat, qualifiée d’« historique » par le gouvernement.
Par Sandrine Morel(Madrid, correspondante) / Le Monde
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