L’hôpital André-Mignot est victime d’une cyberattaque depuis samedi soir, 21 heures. Par précaution, l’établissement a coupé son système informatique.
Le centre hospitalier de Versailles, situé au Chesnay-Rocquencourt (Yvelines), est visé depuis samedi soir par une cyberattaque qui perturbe son activité, a indiqué dimanche 4 décembre à l'Agence France-Presse la direction de l'établissement, confirmant une information de France Info. L'accueil des patients est par conséquent « limité », a expliqué l'hôpital, précisant que le système informatique avait été coupé et une cellule de crise ouverte.
Selon la direction de l'hôpital, la totalité du centre hospitalier est visée par la cyberattaque, dont l'hôpital André-Mignot qui regroupe tous les services de court séjour et ambulatoire. Contactée par l'Agence France-Presse, la préfecture des Yvelines a confirmé la cyberattaque, sans donner plus de détails.
Interrogé sur BFMTV, le ministre de la Santé François Braun a expliqué que la cyberattaque n'avait « pas d'impact immédiat » sur l'activité de l'établissement et que ses transferts de patients n'étaient « pas envisagés pour l'instant ». L'hôpital s'est « mis en mode protection des données », a poursuivi François Braun, précisant que l'attaque « a été détectée tôt », ce qui a permis de « mettre en marche l'ensemble des mesures de protection ». Le Samu « n'est pas atteint » par l'attaque, selon le ministre de la Santé.
Des données confidentielles diffusées sur le « dark web »
Le 22 août dernier, le Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes, qui assure la couverture sanitaire de près de 700 000 habitants de la grande couronne parisienne, a lui aussi été la cible d'une cyberattaque qui a fortement perturbé son fonctionnement pendant plusieurs semaines. Son activité est revenue proche de la normale à la mi-octobre.
L'attaque avait été suivie d'une demande de rançon de 10 millions de dollars, ramenée ensuite à un ou deux millions de dollars. Les hackers avaient fixé un ultimatum au 23 septembre à l'hôpital pour payer la rançon. Passé ce délai, ils avaient diffusé sur le « dark web » une série de données confidentielles concernant les patients, le personnel ou les partenaires de l'établissement.
Selon l'Agence régionale de santé (ARS), l'hôpital André Mignot a déclenché son plan blanc, partiellement déprogrammé les activités du bloc opératoire et « met tout en oeuvre » pour maintenir les soins ambulatoires et les consultations. Du personnel a été mobilisé en plus dans les services de réanimation ou de soin continu et du matériel a été amené en renfort alors que l'attaque « n'est pas encore circonscrite », a expliqué le ministre de la Santé François Braun dimanche soir, après une visite de l'établissement.
Les « machines de soins » fonctionnent mais pas leur « mise en réseau », « donc il faut plus de monde pour surveiller les patients en service de réanimation, il faut une personne devant chaque chambre pour surveiller les écrans », a détaillé François Braun, qui a parlé d'une « réorganisation totale de l'hôpital ». Depuis plusieurs mois, hôpitaux et systèmes de santé ont été victimes de cyberattaques de la part de groupes de hackers qui ont bloqué ou divulgué des informations confidentielles sur leurs patients et mis des équipements hors service.
World Opinions - Le Point
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