Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS) a dit mardi craindre que la Turquie ne lance une offensive terrestre dans le nord de la Syrie, malgré le soutien affiché par Washington et Moscou, et a exhorté la Russie à faire pression sur Ankara pour éviter l'escalade.
Les forces kurdes de Syrie ont demandé à la Russie de faire pression sur la Turquie, qui bombarde leurs régions dans le nord-est du pays, pour la dissuader de lancer une offensive terrestre, a affirmé leur chef, mardi 29 novembre.
Lors d'une conférence de presse en ligne, Mazloum Abdi a cependant assuré que ses Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes) "se défendront" si la Turquie lance l'assaut.
Ankara a lancé le 20 novembre une série de raids aériens dans le nord-est de la Syrie sur des positions de combattants kurdes, membres de groupes qualifiés de "terroristes" par Ankara. Et son président Recep Tayyip Erdogan a réitéré la semaine dernière son intention d'ordonner, "le moment venu", une offensive terrestre.
Mazloum Abdi, commandant en chef des FDS, a rencontré samedi le commandant en chef des forces russes en Syrie, le général Alexandre Chaiko, à l'aéroport militaire de Qamichli. "Nous leur avons demandé de faire stopper les attaques turques", a déclaré le responsable militaire kurde. Selon lui, "il est clair que les Turcs (...) se préparent" à une offensive terrestre.
Avertissement des FDS
Moscou, allié du régime syrien, et Washington, qui soutient les Kurdes de Syrie, ont récemment appelé Ankara "à la retenue".
Si la Turquie met ses menaces à exécution, "nous serons obligés d'élargir l'étendue de cette guerre" pour qu'elle englobe l'ensemble de la zone frontalière, a averti Mazloum Abdi, qui a déploré la position "faible" de Washington.
La Turquie a lancé ses raids après un attentat qui a fait six morts et des dizaines de blessés à Istanbul le 13 novembre, accusant les Kurdes de l'avoir commandité, ce qu'ils ont démenti.
Le président turc a réaffirmé vendredi l'objectif d'établir une "ceinture de sécurité d'ouest en est", le long de la frontière avec la Syrie.
Depuis le 20 novembre, environ 75 personnes ont été tuées dans les frappes turques, en majorité des combattants des FDS, ainsi qu'une dizaine de civils et des soldats syriens, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Le respect de l'entente de 2019 avec la Turquie"
À la faveur de la guerre en Syrie, déclenchée en 2011 et qui a morcelé le pays, les Kurdes de Syrie ont pris le contrôle d'une grande partie du nord-est, instaurant une administration autonome malgré le courroux d'Ankara.
La Russie avait joué un rôle de médiateur lors de la précédente offensive turque en 2019 et obtenu un accord en vertu duquel l'armée syrienne et des forces russes se sont déployées le long de la frontière.
Mazloum Abdi a souligné que "ce qui est actuellement discuté (avec les Russes), c'est le respect par les parties concernées de l'entente de 2019 avec la Turquie". Il a indiqué accepter un déploiement plus important des forces du régime syrien dans la zone frontalière avec la Turquie si cela pouvait empêcher une offensive terrestre turque.
Depuis le début du conflit en Syrie, les Kurdes ont évité toute confrontation avec le régime de Damas, à l'exception d'escarmouches limitées, et ont maintenu leurs relations avec le pouvoir central.
World Opinions - France 24 - AFP
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