Un programme de trente réserves de substitution d’une capacité de 8,9 millions de mètres cubes d’eau au total a été validé début novembre.
Les mégabassines font tache d’huile dans l’ancienne région Poitou-Charentes. Le préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier, a discrètement lancé un programme de trente réserves de substitution d’une capacité de 8,9 millions de mètres cubes d’eau au total dans le bassin de la rivière le Clain, moyennant 60 millions d’euros subventionnés à près de 70 %. A terme 120 exploitations y seront raccordées, sur les 153 engagées dans le protocole d’accord signé au soir du 3 novembre, à peine quelques jours après le week-end de contestation très médiatisé de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. Pris au dépourvu, quelques centaines d’opposants se sont rassemblés in extremis dans les rues de Poitiers. Ici aussi, le soutien public en faveur de l’irrigation de l’agriculture confrontée au changement climatique est loin de faire consensus.
La préfecture reconnaît implicitement que le débat sur le partage de la ressource hydrique reste à mener, puisqu’elle annonce un éventuel projet de territoire incluant tous les acteurs de l’eau… mais pour plus tard, après le lancement du chantier des bassines. Car le protocole, objet de concertation depuis 2019, n’a pas convaincu. Il s’est soldé, quelques élus locaux et députés mis à part, par un tête-à-tête entre l’Etat et le secteur agricole, représenté par cinq groupes d’irrigants, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le Crédit agricole, Groupama… La chambre d’agriculture de la Vienne, tenue par la Coordination rurale, n’a pas voulu signer. La Confédération paysanne non plus.
D’autres acteurs notables n’ont pas voulu s’associer : les associations environnementales, la fédération de pêche, les syndicats de rivière, l’établissement public chargé de la gestion du bassin du Clain et surtout la communauté urbaine du Grand Poitiers, forte de quarante communes. Avec sa régie publique, celle-ci produit l’eau potable et gère l’assainissement pour les habitants de l’agglomération.
Par Martine Valo - Le Monde
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