Les estuaires marins bordés de hautes herbes et de fleurs sauvages sont plus efficaces que les jeunes forêts côtières pour capter et stocker le dioxyde de carbone, selon une nouvelle étude réalisée dans la zone canadienne du Nord-Ouest Pacifique.
Trois chercheurs établis sur l’île de Vancouver, à l’extrême ouest du Canada, ont étudié l’estuaire de la baie de Cowichan et comparé son écosystème, fait de hautes herbes et de fleurs sauvages, à celui d’une “jeune” forêt située dans le même secteur, bordant le Pacifique. Les scientifiques ont découvert que l’estuaire “[captait] et [stockait] environ deux fois plus de carbone” que la forêt, rapporte le Globe and Mail.
Tristan Douglas, principal auteur de l’étude publiée dans Frontiers in Marine Science, explique que le carbone bleu − le dioxyde de carbone retiré de l’atmosphère par les écosystèmes océaniques côtiers − diffère de celui capté en milieu terrestre. Mais, indique ce diplômé de l’université de Victoria au Globe and Mail, les estuaires d’eau salée peuvent capter autant de carbone que les forêts : “Les plantes et les algues qui poussent sur les fonds marins et dans l’eau sont très efficaces pour absorber le dioxyde de carbone et le convertir en molécules organiques.”
Mangroves et herbiers marins menacés
Tristan Douglas précise que le fait que les arbres stockant ce gaz à effet de serre aient une durée de vie limitée conduit à ce que leur biomasse se reconvertisse en dioxyde de carbone avec leur décomposition. Dans les estuaires, le carbone capté est rapidement converti en matière végétale et se retrouve libre d’oxygène une fois enfoui dans les sédiments. “Il est très probable que la matière organique déposée ne soit pas rejetée sous forme de dioxyde de carbone dans l’atmosphère”, conclut-il.
Son étude soutient que les zones côtières gorgées d’eau où se développent les carex, les forêts de mangroves et les herbiers marins sont des puits de carbone naturels particulièrement efficaces.
L’auteur précise qu’en raison des activités humaines le monde a perdu en cent ans environ 70 % des mangroves et 30 % à 40 % de tous les marais et herbiers marins. Selon lui, il appartient aux décideurs politiques de valoriser ces zones et de les protéger.
World Opinions + Courrier international
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