La triche, dans le jeu vidéo, n’a pas mauvaise presse : longtemps, dans les cours d’école, il était même de bon ton de connaître les bons codes. Aujourd’hui, si ceux-ci n’ont pas complètement disparu, ils ont évolué.
À l’heure où les joueurs du monde entier s’évertuent à surmonter les redoutables obstacles du parfois très difficile Elden Ring, ceux qui pratiquaient déjà le jeu vidéo dans les années 1980 ou 1990 regrettent sans doute la disparition des bons vieux codes de triche. Un mot de passe ou à une savante combinaison de touches permettaient de s’octroyer des vies illimitées ou des armes dévastatrices dans de nombreux titres.
triche qui n’en est donc pas vraiment une, intégrée au jeu, pratiquée avec la complicité des développeurs. « Les codes existent parce que les développeurs avaient besoin d’outils pour tester leurs jeux, explique Mia Consalvo, docteure en communication, spécialisée sur le jeu vidéo et auteure du livre Cheating : Gaining Advantage in Videogames (The MIT Press, 2009). Pour pouvoir essayer des armes disponibles seulement à la fin du jeu par exemple, vous pouviez avoir besoin d’un moyen pour vous y rendre [sans tout recommencer à chaque fois]. »
Le plus célèbre de ces outils de développement est sans doute le « Konami Code », créé par et pour les développeurs, mais laissé à l’intention du joueur : en 1986, lorsque le studio Konami décide d’adapter son jeu Gradius, initialement sorti sur borne d’arcade, pour la Famicom de Nintendo, le titre se révèle bien trop éprouvant pour les équipes chargées d’en retirer les bugs. Un code de triche est alors mis en place, une succession de touches (haut, haut, bas, bas, gauche, droite, gauche, droite, B et A) qui accorde au testeur trente vies supplémentaires ainsi qu’un accès à de nombreuses armes. A la sortie du jeu, le code est simplement resté.
Par Corentin Benoit-Gonin - Le Monde
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