En avalant pour 69 milliards de dollars l’éditeur de « Call of Duty » et « Candy Crush », la firme de Seattle veut préparer le coup d’après. Décryptage.
oup de tonnerre dans l'industrie vidéoludique, le géant américain Microsoft vient de s'offrir le groupe Activision-Blizzard pour 69 milliards de dollars. La firme de Seattle, qui produit actuellement les consoles Xbox Serie X et Serie S, récupère dans son giron des franchises gigantesques comme le jeu vidéo Call of Duty (400 millions de jeux vendus pour 27 milliards de dollars de recettes depuis 2003), le titre mobile Candy Crush (250 millions d'utilisateurs mensuels) ou encore Overwatch et World of Warcraft qui accumulent chacun 5 millions de joueurs par mois. Si la vente est confirmée (elle sera finalisée en 2023), il s'agira de la plus grosse acquisition de l'histoire des pixels.
Ce rachat tombe à pic pour Activision-Blizzard, qui n'arrivait pas à sortir des scandales à répétition depuis l'été dernier. Comme de nombreux autres studios épinglés depuis le mouvement MeToo, une culture d'entreprise sexiste et toxique avait été dénoncée par les employés avec des plaintes et des articles à charge dans la presse spécialisée. Fait rare aux États-Unis et dans l'industrie, le groupe californien avait été perturbé par deux grèves.
Alors qu'il était sur la sellette, car accusé d'avoir couvert les scandales en interne, voire de le savoir encouragé, le PDG Bobby Kotick sauve pour l'instant sa tête et se prépare une honorable porte de sortie (avec un probable parachute doré pour amortir sa chute). Une fois le rachat validé, Phil Spencer, le numéro un de Xbox Games Studio, reprendra la main sur l'entreprise et a déjà rassuré les employés sur l'importance de l'inclusivité.
Devenir le Netflix du jeu vidéo
Cette acquisition est loin d'être anodine pour Microsoft, qui récupère ainsi une communauté de 400 millions de joueurs actifs. Elle participe à une stratégie de rachat massif de petits et grands studios débutée en 2018. Le géant avait avalé Bethesda, le producteur des franchises Doom, Fallout, The Elder Scroll et Wolfenstein en mars 2021 pour la modique somme de 7,5 milliards de dollars. L'objectif de la firme est de doper son Xbox Game Pass. Ce service que l'on pourrait présenter comme un Netflix du jeu vidéo a commencé à changer la donne dans l'industrie.
L'utilisateur paie mensuellement une offre pour avoir une centaine de titres à disposition, dont toutes les nouveautés Xbox dès le premier jour de leur sortie. Cette redoutable stratégie a pour but d'attirer des nouveaux joueurs et brille par son accessibilité. Près de 25 millions de personnes ont déjà succombé à ce service. Devant la popularité du Xbox Game Pass, Sony a dû, lui, sortir une offre similaire, mais un peu moins intéressante pour cause de catalogue moins fourni.
En récupérant Activision-Blizzard, Microsoft peut potentiellement avoir l'exclusivité sur des œuvres très appréciées par le grand public et empêcher la présence de certains titres sur la console de son concurrent Sony. Même si des exclusivités sont bien prévues, Phil Spencer a rassuré les possesseurs de PlayStation. Les jeux comme Call of Duty seront toujours disponibles pour l'instant. La Xbox met aussi la main sur les œuvres cultes de Blizzard comme Diablo, Starcraft et Warcaft. Les joueurs des années 1990 et du début des années 2000 se souviennent encore avec émotion de ces classiques. Les autres titres d'Activision ne sont pas en reste (Crash Bandicoot, Tony Hawk, Sekiro, Skylanders). L'achat de Candy Crush développé par King est l'occasion pour Microsoft de doper son segment mobile face à son rival chinois Tencent.
Mayadin1 - Le Point
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