Où s'arrêtera-t-il ? Le cours du gaz en Europe a battu un nouveau record, mardi 21 décembre, au premier jour de l'hiver, dopé par la demande saisonnière et les tensions géopolitiques entre le principal fournisseur, la Russie, et ses pays clients.
Le cours européen de référence, le TTF néerlandais, est monté vers 13 heures de près de 20% à 175 euros le mégawattheure (MWh), battant son record précédent du 6 octobre, quand celui du gaz britannique pour livraison le mois prochain a culminé à 435 pence par thermie (une unité de quantité de chaleur), suivant une hausse par rapport à la clôture de la veille. Ces niveaux de prix au comptant sont près de huit fois supérieurs à ceux du début d'année.Un apport réduit des énergies renouvelables
Le regain de tensions à la frontière entre la Russie et l'Ukraine est régulièrement mis en avant par les observateurs du marché pour expliquer la flambée des prix. Les Occidentaux affirment que Moscou masse du matériel militaire à la frontière ukrainienne en vue d'une possible opération, des accusations rejetées par la Russie qui se dit au contraire sous la menace de l'Otan, qui arme l'Ukraine et multiplie les déploiements de moyens aériens et maritimes dans la région de la mer Noire.
Les niveaux actuels de prix sont près de huit fois supérieurs à ceux du début d'année.
Le changement de ton à Berlin sur le gazoduc controversé Nord Stream 2 est également au centre des préoccupations, puisque ce dernier permettrait de contourner l'Ukraine, voie de transit utilisée actuellement pour une bonne partie du gaz russe acheté par l'Union européenne. Le gazoduc Nord Stream 2 a toujours été défendu par l'ancienne chancelière Angela Merkel, mais le nouveau gouvernement allemand est moins conciliant. Le ministre de l'Economie, l'écologiste Robert Habeck, a mis en garde samedi contre de "sévères conséquences" pour le pipeline en cas d'agression de la Russie contre l'Ukraine. Dans ce contexte, chaque nouveau coup de menton diplomatique entraîne une vague d'achat sur le marché du gaz.
Les stocks de gaz en Europe ont par ailleurs été entamés par un hiver prolongé en 2020 et n'ont pas été suffisamment réapprovisionnés depuis. A cela s'ajoute un apport réduit d'énergies renouvelables, comme l'éolien, pour des raisons météorologiques.
Freedom1 + France info
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