Emmanuel Macron est bien décidé à miser sur le nucléaire. Dans son allocution mardi soir, le chef de l'État, quasiment en campagne présidentielle, a confirmé la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en soulignant leurs bénéfices du point de vue climatique. Une "très bonne nouvelle" pour EDF, dont le PDG Jean-Bernard Lévy a déclaré que la filière était prête à lancer la construction de nouveaux EPR.
Le nombre de ces réacteurs à construire est encore inconnu, mais on sait que pour relancer la filière, il faudrait en commander au moins six. Sur Europe 1, le physicien Greg Temmerman s'attend à plus de détails de la part du gouvernement.
Nouveaux EPR annoncés par Macron : quel est le calendrier ?
Ces réacteurs nouvelle génération, capables de fournir 20% d'électricité en plus que nos centrales actuelles, seront construits par paires. Le premier pourrait sortir de terre en 2035 selon le dernier rapport de RTE, le deuxième 18 mois plus tard, puis la deuxième paire de réacteurs quatre ans plus tard, aux alentours de 2040.
La date avancée de 2035 résulte d'un "scénario très conservateur" selon Greg Temmerman, également chercheur associé aux Mines-Paris Tech et directeur général du think-tank Zenon Research. "La grande question est à quelle vitesse on décide vraiment. On n'a pas plus de détails, la question du financement...", avance-t-il. Plusieurs sites ont déjà été identifiés pour installer ces réacteurs : la centrale de Gravelines dans les Hauts-de-France, Penly en Seine-Maritime, Tricastin dans la Drôme et de Bugey dans l'Ain.
Combien vont-ils coûter ?
Concernant le financement, l'exemple de Flamanville affiche une facture trois plus élevées que prévu, avec 12 milliards d'euros. "Si on prend les réacteurs les plus 'anciens', qui font 900 MW, un EPR, c'est à peu près deux fois (plus puissants) puisque c'est 1.650 MW. Donc cela représente un peu moins de deux fois" le prix d'une centrale ancienne génération, explique le physicien.
Quels dangers à construire de nouveaux réacteurs ?
Avec cette annonce, Emmanuel Macron a tranché : le nucléaire a toute sa place dans le mix énergétique français. Une énergie pourtant source d'inquiétudes pour nombre de Français qui se rappellent des catastrophes de Tchernobyl ou de Fukushima. Néanmoins, le physicien Greg Temmerman tempère : "Le nombre de morts par temps térawattheures générés par le nucléaire est bien moins élevé que pour toutes les sources d'énergie." Pour lui, il faut aussi rappeler que l'accident de Tchernobyl en 1986 "est une expérience qui a mal tournée".
"Pour Fukushima, le nombre de morts par radiation est extrêmement faible et c'est principalement l'évacuation des personnes qui a causé des morts", poursuit le spécialiste du nucléaire, conscient toutefois des risques. "Comme toutes les sources d'énergie, le nucléaire présente des dangers. La question, c'est de les gérer. Les niveaux de sûreté qu'on atteint sur les réacteurs de type EPR, et même sur les réacteurs actuels, sont extrêmement élevés. En principe, on fait tout pour que rien ne puisse se passer", rassure le physicien.
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