Le laboratoire allemand BioNTech veut appliquer la technologie prometteuse de l'ARN messager au paludisme en lançant l'an prochain des essais pour un vaccin. Les espoirs sont grands autour de cette technique, qui pourrait permettre à l'avenir de lutter contre d'autres maladies comme les cancers ou le sida.
Après avoir développé avec Pfizer un vaccin pionnier contre le Covid-19, BioNTech mise donc sur l'ARN messager pour freiner la malaria (ou paludisme), une maladie contre laquelle aucun vaccin n'a pu être trouvé jusqu'à présent."BioNTech compte développer le premier vaccin à ARNm pour la prévention de la malaria" qui sera produit sur le continent africain, a annoncé l'entreprise lundi dans un communiqué.
"La probabilité de succès est grande", a assuré Ugur Sahin, directeur et co-fondateur de BioNTech, laboratoire précurseur dans la recherche sur l'ARNm.
Base de données
Avec le développement du vaccin à ARN messager contre le SRAS-CoV-2 et son utilisation à l'échelle planétaire, les laboratoires ont bâti une très grande base de donnée concernant la sécurité de ce procédé. L'idée consiste donc à étendre cette technologie à d'autres maladies pour lesquelles la médecine n'a pas encore trouvé de solution.
Au total, BioNTech travaille sur des vaccins contre neuf maladies infectieuses et planche sur 15 programmes de traitement du cancer, avec des résultats attendus dans les prochaines années.
Fort potentiel d'exploitation
Des plateformes existent déjà pour la recherche contre le VIH et dans le domaine de l'oncologie, pour laquelle la technique de l'ARN messager était déjà largement testée avant l'arrivé du Covid-19. Et la recherche a des chances de s'étendre encore à d'autres pathologies, a expliqué Giuseppe Pantaleo, chef du Service d'immunologie et allergie du CHUV, dans La Matinale de la RTS jeudi.
"Nous n'avons pas encore de vaccin contre les cytomégalovirus. C'est une autre cible potentielle. Il n'y a pas non plus de vaccin thérapeutique contre l'hépatite B. Il y a un potentiel d'exploitation très important, certainement qu'il va être investigué. Mais une condition sine qua non est de trouver une solution pour la pandémie de Covid, sinon ça va être très difficile."
Par Sophie Iselin/gma - RTSinfo
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