L'ancien président sud-africain Jacob Zuma a été condamné mardi à 15 mois de prison pour outrage à la justice, après de multiples tentatives et stratagèmes pour éviter de témoigner dans le cadre d'enquêtes pour corruption d'Etat.
"La Cour constitutionnelle n'a pas d'autre choix que de conclure que Jacob Zuma est coupable d'outrage à la justice", a fait savoir la plus haute juridiction du pays. "A la majorité des membres, la Cour ordonne une peine d'emprisonnement sans sursis pour une période" de 15 mois.
Jacob Zuma, 79 ans, qui avait affirmé n'avoir aucune crainte d'être arrêté, condamné ou incarcéré, a désormais cinq jours pour se rendre. Dans le cas contraire, la police sera autorisée à venir le chercher à son domicile pour le conduire dans une prison où il commencera à purger sa peine.
Poussé à la démission
L'ex-président est accusé d'avoir pillé l'argent public pendant ses neufs années au pouvoir (2009-2018). Englué dans les scandales, il avait été poussé à la démission.
Depuis la création en 2018 d'une commission chargée d'enquêter sur la corruption d'Etat, l'ex-président, déjà mis en cause dans une quarantaine de témoignages, multiplie les manoeuvres pour éviter d'avoir à s'expliquer, empilant les recours ou faisant valoir son droit au silence.
Après une énième convocation à laquelle il ne s'est pas présenté fin février, la commission anticorruption a réclamé une condamnation à deux ans de prison contre l'ancien chef d'Etat. Cette fois-là, Jacob Zuma avait non seulement ignoré la commission mais aussi une décision rendue en janvier par la Cour, l'obligeant à comparaître et le privant du droit à garder le silence.
"Un message"
"Ce genre de réticence et de défi est illégal et sera puni", a déclaré la juge en charger du dossier. "Je n'ai pas d'autre choix que d'emprisonner Jacob Zuma, dans l'espoir que cela envoie un message sans équivoque", a-t-elle ajouté, "l'Etat de droit et l'administration de la justice prévalent".
Sauf surprise de dernière minute ou dernier tour tiré de sa manche, l'ancien chef d'Etat devrait donc se retrouver derrière les barreaux dans les prochains jours, selon l'expert en droit constitutionnel, Lawson Naidoo.
"Il n'y a pas d'appel possible d'une décision de la Cour constitutionnelle", aucun moyen légal pour Jacob Zuma, après cette décision, d'éviter la case prison, explique ce spécialiste.
Freedom1 / ats/gma
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