Tribune. Réinventer la démocratie en France : tel nous semble être l’enjeu crucial du second mandat, que nous appelons de nos vœux, du président de la République. La mission qui, plus encore que les conditions extraordinaires de son accession au pouvoir, que les transformations courageuses qu’il a engagées ou que sa vision pour l’Europe, imprimera sa marque dans l’histoire.
La seule réponse, à froid s’il en est encore temps, aux crises qui se sont succédé depuis des décennies et qui ont accéléré en quatre ans, creusant des fractures toujours plus profondes entre des Français qui se supportent de moins en moins. La preuve que nous tirons les enseignements des dysfonctionnements et des fragilités apparus sous la loupe du Covid-19. La chance, enfin, de réussir la relance et notre retour espéré à la vie normale.Notre majorité ne doit pas rougir de son bilan
Nous savons la complexité de la tâche. « Mal français » diagnostiqué de longue date, la crise de la démocratie prospère désormais à l’échelle de la planète. Cette mondialisation de la menace ne peut nous servir d’excuse à l’inaction. Elle nous oblige, au contraire, à nous battre sur plusieurs fronts. En Europe, pour restaurer la primauté de la politique sur l’économie et cette « souveraineté » à laquelle le président consacre tous ses efforts.
En France, en engageant la reconstruction de fond en comble des trois grands arcs du bloc public, indissolublement liés :
l’administration et les services qu’elle rend aux citoyens ; l’Etat et les territoires, et l’articulation de leurs droits et devoirs ; les institutions et leur capacité à retisser les liens aujourd’hui rompus de la nation. Quatre ans d’exercice du pouvoir ont forgé notre conviction : toute l’énergie du monde investie dans les réformes les plus pertinentes ne suffit plus. C’est la règle du jeu démocratique qu’il faut changer !
Notre majorité ne doit pas rougir de son bilan : loi pour la confiance dans la vie publique, droit à l’erreur pour les administrés, transformation de la fonction publique, espaces France Services, numérisation des administrations, déconcentration des services de l’Etat, suppression des commissions inutiles, baromètre de l’action publique, bientôt projet de loi « 4D » (décentralisation, différenciation, déconcentration et décomplexification) et, peut-être, réforme de la haute fonction publique…
Par Le Monde
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