Éclairage - Avec plus de 500.000 personnes ayant succombé au virus et plus de 28 millions de contaminations, les États-Unis sont le pays le plus touché au monde par la pandémie.
Les Américains payent un très lourd tribut à la pandémie. Plus d'un demi-million de personnes sont décédées du Covid-19 aux États-Unis depuis leur premier mort, connu le 29 février 2020, dans la région de Seattle. Un bilan humain encore jamais vu dans le pays.
"Davantage d'Américains sont morts pendant cette pandémie que lors de la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale et la guerre du Vietnam combinées", a souligné le président Joe Biden dans une allocution lundi. Un chiffre qui fait des États-Unis le pays le plus touché au monde par la pandémie.
Comment l'expliquer ? Pourquoi la première puissance mondiale est-elle aussi durement frappée ? Quelles premières leçons les spécialistes américains tirent-ils de cette année de pandémie ? Pour le docteur Joseph Masci, l'un des responsables de l'hôpital Elmhurst de Queens, la pandémie de Covid-19 a présenté un élément de surprise. Avant son apparition fin 2019, les Américains observaient les coronavirus "de loin", dit-il, "et là, soudainement, les États-Unis se retrouvaient à l'épicentre du problème".
Mais la réaction "désordonnée" du gouvernement Trump n'a pas aidé. "Dans un pays comme le nôtre, avec 50 Etats, une surface immense, un réseau d'hôpitaux largement privés, ça allait être difficile de rassembler tout le monde autour des mêmes stratégies." "Le fait que les hôpitaux se faisaient concurrence pour obtenir des équipements de protection n'avait aucun sens. Il aurait fallu centraliser ça très vite, et ils ne l'ont pas fait", dit-il.
Une des erreurs a été de laisser le port du masque devenir "une question politique", estime Michele Halpern, spécialiste des maladies infectieuses dans un hôpital de la banlieue new-yorkaise. "Ce n'est pas difficile de porter un masque, on s'habitue. Mais il faut faire comprendre aux gens que c'est important", dit-elle. Avec ses revirements, son scepticisme affiché sur le virus et les gestes barrières, la gestion par Donald Trump aura été chaotique.
L'épidémie a aussi étalé au grand jour aux États-Unis les inégalités face à la santé, notamment en matière de logement, qui affectent surtout les minorités noire ou hispanique, souligne encore le Dr Masci, qui assure que la promiscuité provoquée par des logements trop petits rend difficile le respect des gestes barrières.
De nombreux facteurs ont donc favorisé la propagation du virus au sein de la première puissance mondiale. Toutefois, nombre d'indicateurs, au premier rang desquels le rythme des vaccinations, offrent désormais de vraies lueurs d'espoir à la population américaine.
Freedom1/AFP
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