L'Italie a assoupli les sévères lois anti-migrants adoptées il y a environ 16 mois par le chef de l'extrême droite Matteo Salvini, alors ministre de l'Intérieur.
"Un mur a été abattu en Italie. Nous avons mis du temps, un peu trop longtemps, mais maintenant les soi-disant 'décrets de sécurité' de Salvini ne sont plus", s'est félicité sur Twitter Giuseppe Provenzano, un ministre du Parti démocrate.
Le gouvernement soutenu par la gauche et le Mouvement 5 étoiles a décidé d'assouplir la loi sur l'immigration. C'est un changement d'orientation par rapport au gouvernement précédent dans lequel le leader d'extrême-droite Matteo Salvini occupait le fauteuil de ministre de l'Intérieur.
Il avait fait de la répression des migrants sa priorité, renforçant sa popularité dans un pays devenu la principale porte d'entrée des migrants traversant la Méditerranée centrale.
La politique des "ports fermés"
Il avait par exemple proclamé la politique des "ports fermés" et avait, entre autres, mis fin aux permis de séjour de deux ans pour "protection humanitaire", un niveau de protection inférieur à celui accordé à une personne ayant obtenu l'asile, et dont bénéficiaient environ 25% des migrants en 2017.
L'asile n'était alors accordé qu'à ceux qui risquaient d'être torturés s'ils étaient rapatriés. Les sanctions contre les navires des ONG secourant les migrants en Méditerranée et leurs capitaines étaient très sévères: les bateaux pouvaient être confisqués et leurs capitaines risquaient une amende pouvant aller jusqu'à un million d'euros.
Une nouvelle loi moins sévère
Les ONG qui effectuent des sauvetages dans le respect du droit maritime et en coordination avec les autorités nationales ne seront plus condamnées. Les activités illégales seront en revanche sanctionnées par des amendes allant de 10'000 à 50'000 euros, et une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux ans.
La nouvelle loi réintroduit également l'utilisation de centres d'accueil plus petits pour les demandeurs d'asile, supprimés par Salvini. En outre, les migrants ayant obtenu un permis de séjour auront la possibilité de le convertir en permis de travail.
Enfin, une protection spéciale sera désormais offerte également à ceux qui risquent d'être soumis à des traitements inhumains ou dégradants, ou de voir leur droit à la vie privée et familiale violé.
Freedom1/AFP
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