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France. Analyse - Réforme des retraites : ce que le gouvernement pourrait changer pour faire retomber la pression

Comment sortir du guêpier ? Alors que la première journée d’action contre la réforme des retraites s’annonçait massive, jeudi 5 décembre, l’exécutif réfléchit encore aux voies et moyens pour faire retomber la pression. Rien ne semble arbitré, à ce stade, mais entre les récentes déclarations de membres du gouvernement et les confidences de personnalités au cœur du dossier, plusieurs pistes émergent.
Le premier ministre, Edouard Philippe, en a lui-même cité une, le 27 novembre : décaler la première génération concernée par la réforme. Dans son rapport remis en juillet, Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire chargé du dossier, avait préconisé une entrée en vigueur du système universel en 2025 pour les personnes nées en 1963 – autrement dit, celles qui, à cet instant-là, auront 62 ans, soit l’âge d’ouverture des droits.
La « clause du grand-père » paraît écartée
Le premier ministre, lui, est disposé à adopter un tempo plus lent. « S’il faut que la réforme s’applique à des personnes un peu plus éloignées de la retraite que ce qui était envisagé jusqu’ici, afin de prendre en compte les choix individuels faits par nos concitoyens, je suis prêt à en discuter avec les organisations syndicales », a-t-il dit, le 27 novembre. Toute la question, désormais, est de savoir où placer le « curseur » entre « deux extrêmes » : 1963 et la « clause du grand-père », qui ne ferait jouer les nouvelles règles que pour les nouveaux entrants sur le marché du travail. Ce deuxième scénario – celui de la « clause du grand-père », donc – paraît toutefois écarté, désormais.
Autre hypothèse de travail : aménager des transitions très longues au profit des salariés des régimes spéciaux qui, de la SNCF à la RATP, sont les plus impliqués dans la mobilisation en coursMais le pouvoir en place aura de la peine à lever une partie des oppositions s’il persiste dans sa volonté de réaliser des économies à court terme. Le 27 novembre, M. Philippe avait, en effet, redit son intention d’agir très vite afin de combler le déficit du système de retraites, qui pourrait osciller entre 7,9 milliards et 17,2 milliards d’euros en 2025.
Les solutions sur la table auraient visé à faire « travailler un peu plus longtemps » les actifs, à partir de 2021, le but étant de revenir à l’équilibre financier quatre ans après. Une éventualité dont Laurent Berger ne veut pas entendre parler : le numéro un de la CFDT a clairement indiqué que son organisation rejoindrait le camp des adversaires au projet si des mesures paramétriques étaient prises..
Par Bertrand Bissuel et Raphaëlle Besse Desmoulières / lemonde.fr

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