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#Cinéma : « #Creed2 », un miroir tendu à la société américaine. Bande Annonce

« Rocky » a toujours été un miroir des fantasmes et des angoisses américaines. Avec « Creed 2 », la série continue sa mutation et voit un personnage de fiction noir avoir, enfin, droit à sa propre saga de boxe.
En 2015, la série Rocky entamait une grande révolution avec un septième épisode : Creed : l’Héritage de Rocky Balboa. Sylvester Stallone y raccrochait les gants après 40 ans de bons et brutaux services pour coacher Adonis Johnson Creed (interprété par Michael Bakari Jordan, l’un des héros de Black Panther), le fils de son ami noir Apollo Creed, mort à l’issue d’un combat. Tout le casting prenait des couleurs. Et pas seulement : c’était aussi un Africain-Américain, Ryan Coogler (le réalisateur de… Black Panther, toujours) qui se trouvait derrière la caméra.
Le huitième opus, Creed 2, poursuit cette mutation, sous la houlette attentive de Stallone himself, qui a co-écrit le scénario. Ce long-métrage musclé, s’il ne surprend jamais vraiment, est un très honnête film de boxe. Il reprend les scènes classiques de la licence – l’inamovible séance de footing, les confessions sur la tombe des disparus, et évidemment les combats en plans très rapprochés -, tout en ajoutant du neuf, notamment via un montage qui sait se montrer dynamique sans virer à l’épileptique.
Tuer le père
Cette fois, Adonis doit affronter Viktor Drago, le fils du boxeur qui a éliminé son père. Mais l’essentiel se joue peut-être ailleurs. Car le jeune élève doit aussi tuer – métaphoriquement – son père spirituel, Balboa, pour devenir le véritable champion… et le premier rôle de la série. D’ailleurs, pour la première fois, le nom de Rocky n’apparaît pas sur l’affiche.
DANS LES OPUS PRÉCÉDENTS, LA COULEUR DE PEAU ÉTAIT UN MARQUEUR. CETTE VISION « RACIALE » EST AUJOURD’HUI TOTALEMENT RÉVOLUE
Cette saga du noble art s’est toujours révélée un miroir des fantasmes et des angoisses américaines. Elle a d’abord promu l’« american dream », en starisant un boxeur d’origine italienne issu des quartiers pauvres se frayant un passage vers la gloire à coups de poings. Puis elle a mis en scène la défaite et la victoire de champions US face à un adversaire soviétique en pleine guerre froide. Creed Junior est apparu sous le mandat d’Obama.
Dans les opus précédents, la couleur de peau était un marqueur : c’est en s’entraînant dans un club afro dans Rocky 3, que Balboa a acquis l’« œil du tigre » et un peu de la bestialité supposée des noirs américains. Cette vision « raciale » est aujourd’hui totalement révolue. Après Ali (sur Mohamed Ali), Hurricane Carter (d’après la vie de Rubin Carter), et When we were kings (documentaire sur le combat Ali vs Foreman), un personnage de fiction noir a enfin droit à sa propre saga de boxe.
Creed 2, réalisé par Steven Caple Jr, 2h10, sortie en France le 9 janvier.

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