Les pays membres du G5 Sahel se sont retrouvés à Paris, le 13 décembre, pour une réunion de soutien, notamment financier, à cette force antiterroriste constituée par le Tchad, le Niger, le Mali, le Burkina Faso et la Mauritanie. Toutefois, l’absence de l’Algérie pourrait nuire à l’efficacité de cette initiative.
La force militaire conjointe du G5 Sahel a été constituée en juillet pour combattre les djihadistes dans la bande sahélo-saharienne, notamment à la croisée des territoires malien, nigérien et burkinabé. D’ici à mars 2018, cette force devra compter quelque 5 000 hommes. Pour le moment, elle possède son propre quartier général à Sévaré, au Mali. Début novembre, elle a effectué sa première mission conjointe. À terme, elle devrait permettre à la France, présente dans cette région avec l’opération Barkhane – qui compte 4 500 hommes –, de se désengager.La réunion du 13 décembre à Paris s’est élargie pour inclure des représentants de l’Union européenne (UE), de l’Union africaine (UA), les chefs des gouvernements belge et italien, la chancelière allemande, Angela Merkel, et des représentants des États-Unis, de l’Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis. Alors que Paris estime le budget de lancement à 250 millions d’euros, puis à 400 millions par an, l’Arabie Saoudite a annoncé qu’elle participerait à hauteur de 100 millions d’euros, et les Émirats arabes unis de 30 millions d’euros. Les Pays-Bas ont promis 5 millions d’euros, l’UE 50 millions, la France 8, chacun des cinq pays sahéliens 10 millions et les États-Unis, sous forme bilatérale, 50 millions.
Opérations en dehors de son territoire
“C’est donc sans l’Algérie qu’une douzaine de pays d’Afrique, d’Europe et du Golfe se sont entendus pour accroître leur soutien militaire et financier aux cinq pays du G5 Sahel : Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie”, constate TSA-Algérie, avant de souligner :
Pays leader en matière de lutte contre le terrorisme en Afrique et dans la région arabe, l’Algérie n’est présente ni dans la coalition de Riyad [lancé le 26 novembre par l’Arabie Saoudite, elle réunit quarante pays musulmans à dominante sunnite pour lutter contre les groupes extrémistes], ni dans le G5 Sahel de Paris. Attachée à sa doctrine de ne pas engager des troupes à l’extérieur, Alger refuse d’adhérer à des alliances qui exigent des opérations en dehors de son territoire.”Ainsi, le site algérien rappelle, en citant le Premier ministre Ahmed Ouyahia, que l’Algérie “sur sept ou huit ans, a dépensé plus de 100 millions de dollars [85 millions d’euros] d’aide à cinq pays de la sous-région du Sahel pour former une dizaine de compagnies de forces spéciales et leur donner d’énormes équipements. L’implication solidaire de l’Algérie dans la lutte antiterroriste, dans la sous-région sahélienne est organisée depuis plus de dix ans à travers le Comité d’état-major opérationnel des armées (Cemoc) (basé à Tamanrasset, dans le Sud algérien) et d’autres mécanismes de coopération régionale.”
Alger a également parrainé des négociations de paix intermaliennes qui avaient abouti à la signature, à Bamako, en juin 2015, de l’accord de paix baptisé “accord d’Alger”. Bien que cet accord n’ait pas obtenu les résultats escomptés, à savoir la restauration de l’autorité de l’État malien sur l’ensemble du territoire national et la cessation des hostilités, il témoigne de l’engagement d’Alger dans la lutte contre le terrorisme au niveau régional.
Troupes étrangères à ses frontières
Dans ce contexte, TSA-Algérie estime qu’“Alger, en langage plus simple, ne veut pas d’une autre structure qui évacue le traitement politique en profondeur de la question selon une approche afro-africaine et qui sera ‘un moyen’ pour rendre durable la présence de troupes étrangères à ses frontières dans la mesure où le G5 Sahel ne peut pas fonctionner sans l’appui technique et stratégique français, voire allemand”.
Pour le moment, le montant nécessaire pour le fonctionnement de la force du G5Sahel est loin d’être atteint, et les participants à la réunion du 13 décembre ont convenu d’organiser une deuxième réunion de soutien financier le 23 février 2018 à Bruxelles. Mais au-delà de la question financière, “sans l’appui de l’Algérie, le G5Sahel n’aura pas la capacité opérationnelle et l’efficacité de terrain pour contrer et pourchasser les groupes terroristes sur le moyen terme. Mais l’Algérie ne veut pas y adhérer, ne serait-ce que par l’échange d’informations. Un véritable dilemme pour les promoteurs du projet.”
Par tsa-algerie.com
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