Des moyens concrets pour sauver des vies et protéger les personnes..
'Union européenne (UE) et ses 28 États membres devraient agir immédiatement pour faire face à l’actuelle crise humanitaire qui résulte de plusieurs années de mauvaise gestion des migrations et des demandes d'asile, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Compte tenu de la crise humanitaire dans les îles grecques, des carences du système d'octroi de l'asile en Hongrie, de l’arrivée de milliers de personnes en quête de protection et des nombreux décès aux frontières européennes, il est nécessaire que des décisions audacieuses soient prises lors du sommet de l'UE le 14 septembre.
« L'Europe a fait preuve à ce jour d'un manque affligeant de volonté politique et d'humanité face à cette crise de réfugiés et de migrants », a déclaré Judith Sunderland, directrice adjointe de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch. « Le seul impératif qui devrait guider les dirigeants de l'UE est celui de protéger des vies et de faire en sorte que les migrants soient traités humainement.»
Human Rights Watch appelle les décideurs de l'UE à s'accorder au minimum sur la nécessité de prendre les cinq mesures suivantes :
- Mettre en place davantage de moyens sûrs et légaux pour permettre aux personnes de demander l'asile ou de trouver refuge au sein de l'UE sans avoir à emprunter des itinéraires dangereux ou recourir à des passeurs clandestins sans scrupules. Ceci implique d'accroître de manière significative les relocalisations de réfugiés d'autres régions du monde et l'adoption de mesures pour faciliter les réunifications familiales. L'engagement actuel de relocalisation de 22 000 personnes pris par l'UE est insuffisant. Étendre l'utilisation de visas humanitaires pour permettre aux personnes de gagner le territoire de l'UE pour une période temporaire ou pour faire une demande d'asile pourrait s'avérer positif.
- Réformer le système défectueux d'octroi de l'asile de l'UE. En dépit de l'existence de règles et de normes communes, de grandes disparités existent entre les États membres de l'UE en ce qui concerne les conditions d'accueil, les taux de reconnaissance de la qualité de réfugié et les mesures d'intégration. La Commission européenne devrait accroître ses efforts pour superviser et faire appliquer les normes, y compris par des procédures d'infraction. Le Bureau européen d'appui en matière d'asile, le Fonds européen pour les réfugiés et d'autres organismes devraient aider les États membres déficients et les États qui reçoivent actuellement la grande majorité des nouveaux arrivants, afin de s'assurer de l'existence de conditions d'accueil appropriées et de procédures de traitement correctes, rapides et transparentes, et que les droits des demandeurs d'asile et des migrants soient pleinement respectés.
- Renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée. L'accroissement de ces efforts entrepris depuis mai 2015 a permis de faire des progrès – ces efforts devraient être soutenus sur le long terme.
- Élaborer un plan de relocalisation permanente destiné à répartir les demandeurs d'asile entre les États membres. Ceci permettrait de régler les problèmes fondamentaux créés par le Règlement de Dublin selon lequel il incombe au pays de première entrée sur le territoire de l'UE d'effectuer les procédures d'examen des demandes d'asile. Cette règle place un fardeau injustement lourd sur les pays membres situés aux frontières extérieures de l'UE, tels que la Grèce où les flux actuels de réfugiés et leur gestion défectueuse ont créé une crise humanitaire. Une réforme du règlement de Dublin est essentielle afin que cette responsabilité soit basée sur les capacités d'accueil et sur d'autres critères pertinents plutôt que sur l'emplacement géographique, et que les paramètres personnels de chaque demandeur d'asile soient pris en compte.
- Dresser une liste de pays « à risques » dont les ressortissants sont présumés avoir besoin d'une protection internationale. Les demandes d'asile pourraient alors être traitées selon des procédures simplifiées, ce qui pourrait faciliter la réduction des embouteillages de plus en plus fréquents dans les systèmes d'octroi de l'asile, et harmoniser l'approche des nationalités à risques par les gouvernements de l'UE. Actuellement, l'UE s'efforce de s'accorder sur une liste commune de pays « sûrs », la présomption étant qu'elle refuserait les demandes d'asile présentées par leurs ressortissants.
Les ministres de l'Intérieur de l'UE tiendront le 14 septembre à Bruxelles une réunion extraordinaire centrée essentiellement sur les politiques en matière de retour des réfugiés dans leurs pays d'origine, sur les moyens de lutter contre les réseaux de passeurs clandestins et sur la coopération internationale. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, doit présenter des propositions de la commission dans son discours sur l'état de l'Union le 9 septembre.
Selon des informations parues dans la presse, la commission proposerait que les pays de l'UE s'engagent à relocaliser 120 000 demandeurs d'asile d'Italie, de Grèce et de Hongrie afin de soulager les pressions sur les frontières extérieures. C'est le triple du nombre discuté en juillet, quand la proposition ne concernait que l'Italie et la Grèce. À l'époque, les pays de l'UE ne s'étaient engagés à accueillir que 32 256 personnes, bien en-dessous de l'objectif de 40 000. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux réfugiés a déclaré qu’au total 200 000 personnes pourraient nécessiter une relocalisation.
La commission devrait également proposer un mécanisme permanent destiné à répartir les demandeurs d'asile entre les pays de l'UE dans les situations d'urgence.
Si elles sont rapidement mises en œuvre, ces mesures peuvent aider à améliorer la situation de milliers de demandeurs d'asile, a déclaré Human Rights Watch.
Selon l'Organisation internationale des migrations, plus de 350 000 personnes ont atteint le territoire de l'UE par la Méditerranée cette année. Plus de 2 000 sont mortes en essayant d'y parvenir. On ignore combien ont péri aux frontières terrestres de l'UE en 2015.
« L'UE a perdu trop de temps en querelles internes », a conclu Judith Sunderland. « Il est temps que chaque gouvernement européen prenne conscience de ses responsabilités envers des centaines de milliers de personnes qui ont besoin de protection, et agisse de manière honorable en ce moment historique.
'Union européenne (UE) et ses 28 États membres devraient agir immédiatement pour faire face à l’actuelle crise humanitaire qui résulte de plusieurs années de mauvaise gestion des migrations et des demandes d'asile, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Compte tenu de la crise humanitaire dans les îles grecques, des carences du système d'octroi de l'asile en Hongrie, de l’arrivée de milliers de personnes en quête de protection et des nombreux décès aux frontières européennes, il est nécessaire que des décisions audacieuses soient prises lors du sommet de l'UE le 14 septembre.
« L'Europe a fait preuve à ce jour d'un manque affligeant de volonté politique et d'humanité face à cette crise de réfugiés et de migrants », a déclaré Judith Sunderland, directrice adjointe de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch. « Le seul impératif qui devrait guider les dirigeants de l'UE est celui de protéger des vies et de faire en sorte que les migrants soient traités humainement.»
Human Rights Watch appelle les décideurs de l'UE à s'accorder au minimum sur la nécessité de prendre les cinq mesures suivantes :
- Mettre en place davantage de moyens sûrs et légaux pour permettre aux personnes de demander l'asile ou de trouver refuge au sein de l'UE sans avoir à emprunter des itinéraires dangereux ou recourir à des passeurs clandestins sans scrupules. Ceci implique d'accroître de manière significative les relocalisations de réfugiés d'autres régions du monde et l'adoption de mesures pour faciliter les réunifications familiales. L'engagement actuel de relocalisation de 22 000 personnes pris par l'UE est insuffisant. Étendre l'utilisation de visas humanitaires pour permettre aux personnes de gagner le territoire de l'UE pour une période temporaire ou pour faire une demande d'asile pourrait s'avérer positif.
- Réformer le système défectueux d'octroi de l'asile de l'UE. En dépit de l'existence de règles et de normes communes, de grandes disparités existent entre les États membres de l'UE en ce qui concerne les conditions d'accueil, les taux de reconnaissance de la qualité de réfugié et les mesures d'intégration. La Commission européenne devrait accroître ses efforts pour superviser et faire appliquer les normes, y compris par des procédures d'infraction. Le Bureau européen d'appui en matière d'asile, le Fonds européen pour les réfugiés et d'autres organismes devraient aider les États membres déficients et les États qui reçoivent actuellement la grande majorité des nouveaux arrivants, afin de s'assurer de l'existence de conditions d'accueil appropriées et de procédures de traitement correctes, rapides et transparentes, et que les droits des demandeurs d'asile et des migrants soient pleinement respectés.
- Renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée. L'accroissement de ces efforts entrepris depuis mai 2015 a permis de faire des progrès – ces efforts devraient être soutenus sur le long terme.
- Élaborer un plan de relocalisation permanente destiné à répartir les demandeurs d'asile entre les États membres. Ceci permettrait de régler les problèmes fondamentaux créés par le Règlement de Dublin selon lequel il incombe au pays de première entrée sur le territoire de l'UE d'effectuer les procédures d'examen des demandes d'asile. Cette règle place un fardeau injustement lourd sur les pays membres situés aux frontières extérieures de l'UE, tels que la Grèce où les flux actuels de réfugiés et leur gestion défectueuse ont créé une crise humanitaire. Une réforme du règlement de Dublin est essentielle afin que cette responsabilité soit basée sur les capacités d'accueil et sur d'autres critères pertinents plutôt que sur l'emplacement géographique, et que les paramètres personnels de chaque demandeur d'asile soient pris en compte.
- Dresser une liste de pays « à risques » dont les ressortissants sont présumés avoir besoin d'une protection internationale. Les demandes d'asile pourraient alors être traitées selon des procédures simplifiées, ce qui pourrait faciliter la réduction des embouteillages de plus en plus fréquents dans les systèmes d'octroi de l'asile, et harmoniser l'approche des nationalités à risques par les gouvernements de l'UE. Actuellement, l'UE s'efforce de s'accorder sur une liste commune de pays « sûrs », la présomption étant qu'elle refuserait les demandes d'asile présentées par leurs ressortissants.
Les ministres de l'Intérieur de l'UE tiendront le 14 septembre à Bruxelles une réunion extraordinaire centrée essentiellement sur les politiques en matière de retour des réfugiés dans leurs pays d'origine, sur les moyens de lutter contre les réseaux de passeurs clandestins et sur la coopération internationale. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, doit présenter des propositions de la commission dans son discours sur l'état de l'Union le 9 septembre.
Selon des informations parues dans la presse, la commission proposerait que les pays de l'UE s'engagent à relocaliser 120 000 demandeurs d'asile d'Italie, de Grèce et de Hongrie afin de soulager les pressions sur les frontières extérieures. C'est le triple du nombre discuté en juillet, quand la proposition ne concernait que l'Italie et la Grèce. À l'époque, les pays de l'UE ne s'étaient engagés à accueillir que 32 256 personnes, bien en-dessous de l'objectif de 40 000. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux réfugiés a déclaré qu’au total 200 000 personnes pourraient nécessiter une relocalisation.
La commission devrait également proposer un mécanisme permanent destiné à répartir les demandeurs d'asile entre les pays de l'UE dans les situations d'urgence.
Si elles sont rapidement mises en œuvre, ces mesures peuvent aider à améliorer la situation de milliers de demandeurs d'asile, a déclaré Human Rights Watch.
Selon l'Organisation internationale des migrations, plus de 350 000 personnes ont atteint le territoire de l'UE par la Méditerranée cette année. Plus de 2 000 sont mortes en essayant d'y parvenir. On ignore combien ont péri aux frontières terrestres de l'UE en 2015.
« L'UE a perdu trop de temps en querelles internes », a conclu Judith Sunderland. « Il est temps que chaque gouvernement européen prenne conscience de ses responsabilités envers des centaines de milliers de personnes qui ont besoin de protection, et agisse de manière honorable en ce moment historique.
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