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Grande-Bretagne : la crise des migrants va peser sur le référendum

L'une des revendications principales de Londres est de freiner l'immigration européenne vers le Royaume-Uni alors que les migrants affluent en Europe.
Le Premier ministre britannique s'apprête à reprendre les négociations avec ses partenaires politiques et européens pour redéfinir la place du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne, des discussions que la crise des migrants risque de rendre encore plus âpres. Avant sa réélection confortable en mai, David Cameron avait concédé l'organisation d'un référendum sur l'appartenance de son pays au groupe des 28. À la fois pour tenter de calmer l'aile eurosceptique de son parti et freiner l'ascension du parti populiste et europhobe Ukip.
Mais l'une des revendications principales de Londres - freiner l'immigration européenne vers le Royaume-Uni - s'est trouvée rapidement confrontée au principe de libre circulation dans l'UE. Vient s'ajouter aujourd'hui l'afflux de réfugiés du Proche-Orient et d'Afrique, qui exacerbe encore le débat sur l'immigration. Les images de migrants tentant de prendre d'assaut le tunnel sous la Manche pour gagner le Royaume-Uni devraient en effet occuper les députés de la Chambre des communes qui doivent une nouvelle fois discuter de l'organisation du référendum lundi, après la pause estivale. Mardi soir encore, plusieurs trains ont été bloqués en raison de tentatives de migrants de monter sur les navettes. Autant d'images qui donnent du grain à moudre au patron de l'Ukip, Nigel Farage, qui fait campagne pour la sortie de l'UE, et pourraient faire monter le sentiment anti-UE parmi des électeurs qui trouvent que Bruxelles ne se montre pas assez ferme.
David Cameron, après trois semaines de vacances sur les plages de Cornouailles, d'Écosse et du Portugal durant lesquelles il s'est montré discret, a réagi mercredi en estimant que la solution résidait dans le fait d'aider les pays d'origine de ces réfugiés à retrouver la stabilité, et non à ouvrir les vannes. "Je ne pense pas que la réponse soit d'accueillir toujours davantage de réfugiés", a-t-il déclaré. Sa ministre de l'Intérieur, Theresa May, a jugé, elle, ce week-end que la crise des migrants était une preuve que le système de migration en Europe était "cassé", pointant un doigt critique en direction de Bruxelles. Des propos qui prennent le contre-pied de ceux qui estiment que le Royaume-Uni n'en fait pas assez pour aider ses partenaires européens dans cette crise.
Réformettes
Après une première tournée des capitales européennes au printemps pour trouver des alliés à ses propositions de réforme - qui consistent aussi à rapatrier certains pouvoirs législatifs et à revenir sur son engagement en faveur "d'une union toujours plus étroite" -, David Cameron doit se rendre vendredi au Portugal puis en Espagne pour y rencontrer ses homologues Pedro Passos Coelho et Mariano Rajoy. Lui-même compte faire campagne pour rester dans l'UE et "certains le soupçonnent d'avoir proposé ce référendum en pensant qu'il ne serait plus Premier ministre après les élections", a dit Robin Pettitt, professeur de sciences politiques à l'université de Kingston à Londres. "Maintenant, il doit gérer" sa promesse, estime-t-il.
D'autres dans les rangs conservateurs le soupçonnent de vouloir se contenter de réformettes cosmétiques alors que des discussions techniques sur la nature des réformes possibles sont en cours avec Bruxelles. La prochaine rencontre sur le sujet entre les 28 aura lieu lors de la réunion du Conseil européen en décembre. Le référendum, censé avoir lieu à l'issue de ces discussions, est prévu d'ici à la fin 2017, mais certains responsables conservateurs jugent probable qu'il interviendra dès l'année prochaine. Un sondage YouGov indiquait le mois dernier que 44 % des Britanniques comptent voter pour le maintien dans l'UE, contre 37 % qui soutiennent une sortie.
En attendant, le gouvernement doit songer à changer la question qui sera posée à la suite d'une recommandation de la commission électorale : les Britanniques n'auront plus à répondre par oui ou non à la question de savoir si le pays doit quitter l'UE mais pourront choisir entre voter pour "rester un membre de l'Union européenne" ou pour "quitter l'Union européenne". Ce changement empêche David Cameron de se targuer d'être le représentant du camp du oui, ce qui était perçu comme un avantage par les eurosceptiques.
Freedom1/AFP

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