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La pression monte à la FIFA

Confronté au plus grand scandale de corruption de son histoire, Joseph Blatter préside lundi un comité exécutif extraordinaire où sera connue la date du prochain congrès qui devra désigner un nouveau président.
A l'issue, le Suisse de 79 ans qui n'est plus apparu en public depuis le déclenchement de ce nouveau "Fifagate", se trouvera sous le feu des questions lors d'une périlleuse conférence de presse où il sera accompagné de son secrétaire général, le Français Jérôme Valcke, lui aussi mis en cause.
Ce comité exécutif intervient alors que Jeffrey Webb, ancien vice-président de la Fifa, extradé vers les Etats-Unis, a plaidé samedi non coupable des accusations de corruption et a été remis en liberté contre une caution de 10 millions de dollars et assigné à résidence.
Principal point à l'agenda de la réunion du gouvernement de la Fifa: la date du congrès extraordinaire électif, qui doit se tenir à Zurich entre décembre et février prochain et doit élire un nouveau président.
Certains candidats se sont déjà déclarés, comme le Prince Ali ou le Brésilien Zico ou pourraient le faire, comme Michel Platini, patron de l'UEFA.
Mais la tâche du nouveau président ne sera pas aisée: il devra aussitôt engager une série de réformes de fond car pour retrouver un semblant de crédibilité, la Fifa ne semble plus avoir le choix. Interrogé par l'AFP, l'ancien secrétaire général, le Suisse Michel Zen Ruffinen, poussé dehors pour avoir mis en cause la gestion Blatter, suggère comme beaucoup d'autres de mettre en place "une sorte de comité d'experts, composé de personnalités extérieures à la Fifa et qui n'ont plus rien à gagner ni au niveau financier ni au niveau notoriété, mais qui sont des exemples de probité".
Une "commission indépendante" doit mettre fin à la "culture de la corruption" qui gangrène la Fifa, a également estimé cette semaine l'ONG Transparency International. Alors en pleine crise de corruption, le CIO s'était doté en 1999 d'une telle commission où siégeait notamment l'avocat français Robert Badinter.
L'universitaire suisse Mark Pieth, à qui Sepp Blatter avait confié une réflexion sur la gouvernance de la Fifa, appelle lui comme d'autres à "un encadrement du rôle du comité exécutif, une limitation du nombre de mandats du président et une révision du système +un pays/une voix+". Sepp Blatter pourrait lui-même annoncer lundi le lancement de ces réformes, mais quelle est encore sa crédibilité? 
Habitué à ouvrir le parapluie, le Valaisan qui a passé 40 ans dans la maison Fifa, a une fois de plus répété la semaine dernière qu'il "ne saurai(t) endosser une quelconque responsabilité pour des membres d'un gouvernement (le Comité exécutif, ndlr) que je n'ai pas moi-même choisis".
Mais la Suisse a cette fois compris que la fonction s'effaçait devant l'enjeu: "En Europe, un seul sujet revient: l'élection du président. Toutefois, les réformes que nous n'avons, jusqu'à présent, pas encore pu engager sont encore plus importantes". Un appel lancé également en interne cette semaine par la commission d'éthique de la Fifa, qui demande plus de pouvoir "et plus de transparence" dans les procédures internes.
Cependant, à la lumière des révélations de la justice américaine et de l'enquête de la justice suisse, qui ont poussé la Fifa à suspendre le processus d'attribution du Mondial 2026, ce ne sont pas des réformes qui doivent être engagées, mais bien une révolution.
Freedom1/SI/Le Matin

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