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Solar Impulse : destination Hawaï

L'avion solaire piloté par André Borschberg avait dû interrompre son vol entre la Chine et Hawaï à cause du mauvais temps qui l'a forcé à se poser au Japon.
 L'avion révolutionnaire Solar Impulse 2 a quitté lundi le sol du Japon où il patientait depuis près d'un mois. Profitant d'une fenêtre météo favorable, le pilote André Borschberg tentera de rallier Hawaï. « André Borschberg vole vers Hawaï », a annoncé l'équipe sur son site internet plus de huit heures après le décollage.
« Nous avons préféré attendre que soit franchi le point de non-retour avant de communiquer largement », ont écrit les organisateurs dans un e-mail. Le point de non-retour est le moment où l'avion n'est a priori plus en mesure de faire demi-tour. « La météo est bonne », déclarait un membre de l'équipe durant la transmission en direct sur internet.
L'avion, piloté par André Borschberg, s'est envolé pour un trajet de cinq jours et cinq nuits de Nagoya (centre) vers 3 h 4, heure locale (18 h 4 GMT), avait déclaré dans la nuit une porte-parole de la mission, Elke Neumann. « Nous avons passé la nuit avec l'équipe pour prendre la décision la plus difficile du projet : foncer vers Hawaï », a expliqué sur son compte Twitter le second pilote en alternance, Bertrand Piccard. « Cette fois, nous volons vers cette destination après avoir résolu quelques difficultés techniques », a-t-il assuré.
Vol interrompu
Selon le plan de vol déposé auprès des autorités japonaises, Solar Impulse est censé « aller d'abord au sud puis à l'est avant de remonter vers le nord en évitant les nuages », a expliqué un fonctionnaire du ministère des Transports. « Comme cet avion vole très lentement, à une vitesse de l'ordre de 70 km/h, nous ne savons pas jusqu'où il pourra aller », a-t-il ajouté.
Solar Impulse 2 avait dû interrompre son vol entre Nankin (est de la Chine) et Hawaï à cause du mauvais temps et s'était posé au Japon dans la nuit du 1er au 2 juin. Il avait depuis espéré partir à plusieurs reprises, mais la saison des pluies et un épais front nuageux l'en avaient empêché jusqu'à ce dimanche.
La décision du départ a été très complexe à prendre, compte tenu de nombreux paramètres techniques. « Il est extrêmement compliqué de prévoir la météo à un horizon de cinq jours », a souligné à plusieurs reprises l'équipe, prenant son mal en patience.
Toutefois, l'avion n'avait qu'une période de temps limitée, jusqu'au 5 août, pour pouvoir se lancer dans la traversée d'une traite de 7 900 kilomètres entre Nagoya et Hawaï, en raison des conditions dans lesquelles l'appareil doit voler. Fragile, il ne supporte ni les trop grosses chaleurs, ni la pluie, ni les perturbations.
120 heures de vol avec l'énergie solaire
La plus importante difficulté était de trouver un « couloir » pour traverser un front nuageux très dense qui va grosso modo de Taïwan à l'Alaska. « La seule façon d'y parvenir avec notre avion est de localiser un endroit où ce front est beaucoup moins épais », avait expliqué la semaine dernière André Borschberg. « C'est le moment de vérité pour le projet. C’est le moment de vérité pour notre équipe », avait aussi dit le pilote.
Cet avion est comme un bijou. Il vole vraiment bien. Il se comporte très bien. Nous ne voulons pas le perdre avec une décision stupide. Il nous faut un bon scénario sur cinq ou six jours et autant de nuits. Nous savions que ce serait difficile", avait-il confié. Selon les organisateurs, « André va s'aventurer dans l'inconnu : ce vol sera exigeant et stimulant, notamment compte tenu de sa durée : près de 120 heures avec l'énergie solaire uniquement. C'est un exploit jamais réalisé auparavant dans le monde de l'aviation ».
« Se sentir à l'aise »
Le pilote s'est minutieusement préparé à cette épreuve d'endurance, de même que son alter ego Bertrand Piccard, chacun ayant développé sa méthode. « Le but est de se sentir à l'aise pour être capable d'accepter mentalement, et même d'aimer, être dans ce cockpit durant une période aussi longue », a expliqué André Borschberg.
« Nous dormons par périodes de 20 minutes, et comme cela ne suffit pas, j'utilise des techniques de yoga et de méditation, et mon partenaire d'autohypnose, pour nous détendre », a-t-il raconté, semblant apprécier sa vie en solitaire dans son exiguë cabine.
Solar Impulse 2, dont les ailes sont couvertes de cellules photovoltaïques, avait déjà été bloqué précédemment plus d'un mois en Chine par de mauvaises conditions climatiques. L'avion est parti le 9 mars d'Abu Dhabi pour un tour du monde de 35 000 kilomètres destiné à promouvoir l'usage des énergies renouvelables, en particulier l'énergie solaire.
Freedom1/AFP

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