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Nawell Madani au «Marrakech du Rire»: «J'ai une grande gueule et j'aime bien secouer»

Nawell Madani est canon, mais pas seulement. A 31 ans, la Belge sait aussi faire rire et a su imposer son humour féroce et féminin dans un monde encore majoritairement masculin. A l’occasion de la cinquième édition du « Marrakech du Rire », 20 Minutes a rencontré l’humoriste, apprêtée comme une princesse pour cette journée marathon de promo.
Peut-on faire rire de tout quand on est une femme ?
Oui, moi je suis partie sur des terrains glissants quand même… Mais j’y vais, et c’est comme ça qu’on me définit. Je suis naturelle, j’ai une grande gueule et j’aime bien secouer. Mais il faut le faire bien, il ne faut pas choquer pour choquer. Comme dans tout ! Quand vous venez pour la première fois chez votre belle-mère, vous ne pouvez pas lui taper dans le dos !
Vous parlez de terrains glissants, qu’entendez-vous par là ?
Dans mon spectacle, je parle de la virginité et de la première fois pour une femme. Des choses qu’on n’a pas trop l’habitude d’entendre. Mais si je le fais, c’est avec du fond, il ne faut pas que ce soit gratuit. Quand on est une femme, il ne faut pas qu’on trouve ça facile. Surtout quand a n’a pas un physique « attendu » comme on me l’a déjà dit… Comme s’il fallait avoir un nez dans le dos pour faire rire.
On vous l’a souvent dit ?
Ceux qui me l’ont dit ne sont jamais venus voir le spectacle. C’est souvent ce qui se passe ailleurs, aussi ! Quand on va dans une soirée et qu’on voit une fille qui rit où qui parle fort, on se dit souvent qu’elle cherche à se faire remarquer. Mais on ne va jamais dire ça d’un homme ! Un mec va être « drôle », et une femme « folle ».
Les femmes sont encore peu nombreuses dans le milieu de l’humour. Pourquoi selon vous ?
Je pense que c’est difficile car on leur demande davantage. Mais c’est la même chose dans n’importe quel domaine où il y a une prédominance masculine. Il faut qu’on se surpasse. C’est dur pour les meufs. Après, il faut avoir du caractère, et moi il y a peu de choses qui me font peur. Sinon je n’aurais pas fait ce métier-là, ni du hip-hop d’ailleurs. Je n’ai choisi que des disciplines « masculines ». Il y a deux jours, j’ai joué dans le gala arabophone et il n’y avait aucune femme. La traduction du titre du spectacle c’était « Eko et ses potos ». Alors j’ai dit à Eko que ce soir-là, il aurait une « potesse » ! J’ai écrit un sketch en deux jours, et ils m’ont accueillie avec grand plaisir. Je voulais tellement leur montrer qu’il y avait de la place pour une femme. Et ça a été extraordinaire.
Freedom1

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