Le document « d’étape » conclu, jeudi 2 avril à Lausanne, en Suisse, marque une percée historique dans le dossier du nucléaire iranien. A condition qu’il débouche sur un accord « final » d’ici au 30 juin, ce qui n’est pas garanti. Pour la première fois depuis douze ans, date des premiers pourparlers avec Téhéran, le cadre précis d’un règlement destiné à empêcher l’Iran de se doter d’une arme nucléaire a été défini. C’est un succès dans la lutte contre la prolifération.
Les esprits chagrins devraient s’interroger sur les autres options possibles. Elles sont toutes catastrophiques. Le régime des sanctions, sans cesse alourdies, auquel l’Iran est soumis ne l’a pas empêché de poursuivre un programme qui représente une violation flagrante de ses engagements en tant que pays signataire du traité de non-prolifération (TNP). Le fardeau des sanctions a sans doute conduit Téhéran à la table des négociations, mais ne l’a aucunement dissuadé d’accroître ses capacités en matière d’enrichissement de l’uranium – le chemin vers l’arme atomique.
Dans cette affaire, il ne peut y avoir de statu quo. Attendre, c’est prendre le risque d’une République islamique chaque jour plus à même d’enrichir de la matière fissile à des fins militaires.
L’autre option, c’est la guerre, des raids de bombardements sur les installations iraniennes, avec le risque d’une riposte de la République islamique dans le Golfe, donc le risque d’ajouter un conflit dans une région déjà à feu et à sang. Sans compter que ni la guerre ni le statu quo ne garantiraient que l’Iran ne finisse par se doter de la bombe. Au contraire.
Un possible facteur de stabilisation au Moyen-Orient
Le président Barack Obama a eu raison de relancer la négociation, avec l’appui des autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU – Chine, France, Grande-Bretagne, Russie – et celui de l’Allemagne. Au prix d’une concession majeure faite à Téhéran, auquel est concédé le droit d’enrichir de l’uranium à faible teneur sur son territoire, ils sont arrivés à leurs fins : placer le programme iranien sous des contraintes telles que la communauté internationale disposerait d’un délai d’un an pour détecter une violation de l’accord et réagir.
Les points clés de l’accord sur le nucléaire iranien
Les principaux paramètres de l’accord-cadre de Lausanne portent sur la durée de l’encadrement du programme nucléaire iranien, sa capacité d’enrichissement, la levée progressive des sanctions et le régime d’inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de Vienne.
La durée
Pour brider le programme nucléaire iranien et s’assurer dans la durée que Téhéran ne cherchera pas à acquérir une bombe atomique, les Occidentaux ont insisté pour une période d’application longue de l’accord. Il sera en vigueur pendant quinze ans sur la plupart des volets-clés de la filière nucléaire, avec des exceptions sur dix ans. L’Iran avait réclamé une durée plus courte, jugeant qu’une mise sous tutelle aussi longue était punitive. Pour se prémunir contre des dérapages une fois ces délais expirés, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, a affirmé, jeudi à Lausanne, que certaines mesures de surveillance resteraient en place « indéfiniment ».
Une défaite pour la stratégie de Nétanyahou
L’accord-cadre conclu jeudi, bien que restant à compléter et à signer, est une défaite sévère pour lui. Sa stratégie d’opposition systématique a eu un prix élevé – la dégradation spectaculaire de la relation avec les Etats-Unis, accélérée par son discours devant le Congrès le 3 mars – pour un résultat nul.
M. Nétanyahou s’est entretenu dans la soirée avec Barack Obama. Il a estimé qu’un accord final fondé sur ce document « menacerait la survie d’Israël » et « ouvrirait la voie » de l’Iran vers la bombe nucléaire, au lieu de la « bloquer ». Barack Obama a répondu par une analyse exactement inverse, tout en souhaitant un renforcement de la coopération sécuritaire avec Israël. Rarement, sur un sujet aussi crucial, les divergences entre les deux partenaires stratégiques n’ont été aussi éclatantes.
Côté israélien, le ministre du renseignement, Yuval Steinitz, a été le premier à s’exprimer, fustigeant « les sourires à Lausanne déconnectés de...
Les esprits chagrins devraient s’interroger sur les autres options possibles. Elles sont toutes catastrophiques. Le régime des sanctions, sans cesse alourdies, auquel l’Iran est soumis ne l’a pas empêché de poursuivre un programme qui représente une violation flagrante de ses engagements en tant que pays signataire du traité de non-prolifération (TNP). Le fardeau des sanctions a sans doute conduit Téhéran à la table des négociations, mais ne l’a aucunement dissuadé d’accroître ses capacités en matière d’enrichissement de l’uranium – le chemin vers l’arme atomique.
Dans cette affaire, il ne peut y avoir de statu quo. Attendre, c’est prendre le risque d’une République islamique chaque jour plus à même d’enrichir de la matière fissile à des fins militaires.
L’autre option, c’est la guerre, des raids de bombardements sur les installations iraniennes, avec le risque d’une riposte de la République islamique dans le Golfe, donc le risque d’ajouter un conflit dans une région déjà à feu et à sang. Sans compter que ni la guerre ni le statu quo ne garantiraient que l’Iran ne finisse par se doter de la bombe. Au contraire.
Un possible facteur de stabilisation au Moyen-Orient
Le président Barack Obama a eu raison de relancer la négociation, avec l’appui des autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU – Chine, France, Grande-Bretagne, Russie – et celui de l’Allemagne. Au prix d’une concession majeure faite à Téhéran, auquel est concédé le droit d’enrichir de l’uranium à faible teneur sur son territoire, ils sont arrivés à leurs fins : placer le programme iranien sous des contraintes telles que la communauté internationale disposerait d’un délai d’un an pour détecter une violation de l’accord et réagir.
Les points clés de l’accord sur le nucléaire iranien
Les principaux paramètres de l’accord-cadre de Lausanne portent sur la durée de l’encadrement du programme nucléaire iranien, sa capacité d’enrichissement, la levée progressive des sanctions et le régime d’inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de Vienne.
La durée
Pour brider le programme nucléaire iranien et s’assurer dans la durée que Téhéran ne cherchera pas à acquérir une bombe atomique, les Occidentaux ont insisté pour une période d’application longue de l’accord. Il sera en vigueur pendant quinze ans sur la plupart des volets-clés de la filière nucléaire, avec des exceptions sur dix ans. L’Iran avait réclamé une durée plus courte, jugeant qu’une mise sous tutelle aussi longue était punitive. Pour se prémunir contre des dérapages une fois ces délais expirés, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, a affirmé, jeudi à Lausanne, que certaines mesures de surveillance resteraient en place « indéfiniment ».
Une défaite pour la stratégie de Nétanyahou
L’accord-cadre conclu jeudi, bien que restant à compléter et à signer, est une défaite sévère pour lui. Sa stratégie d’opposition systématique a eu un prix élevé – la dégradation spectaculaire de la relation avec les Etats-Unis, accélérée par son discours devant le Congrès le 3 mars – pour un résultat nul.
M. Nétanyahou s’est entretenu dans la soirée avec Barack Obama. Il a estimé qu’un accord final fondé sur ce document « menacerait la survie d’Israël » et « ouvrirait la voie » de l’Iran vers la bombe nucléaire, au lieu de la « bloquer ». Barack Obama a répondu par une analyse exactement inverse, tout en souhaitant un renforcement de la coopération sécuritaire avec Israël. Rarement, sur un sujet aussi crucial, les divergences entre les deux partenaires stratégiques n’ont été aussi éclatantes.
Côté israélien, le ministre du renseignement, Yuval Steinitz, a été le premier à s’exprimer, fustigeant « les sourires à Lausanne déconnectés de...
Freedom1/Laussane
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