Malgré les ouvertures du pape François, la Curie romaine est contre la communion pour les divorcés remariés. Et elle le fait savoir.
Si ce n'est pas une mutinerie contre le pape François, ça y ressemble. Cinq cardinaux, dont Mgr Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation de la foi et donc gardien du dogme, ont pris fermement position dans un livre contre les ouvertures du pape François en faveur de l'octroi de la communion aux divorcés remariés. Intitulé Demeurer dans la vérité du Christ, publié en France aux éditions Artège le 25 septembre, l'ouvrage invoque la "loi divine" pour justifier son oukase : "Le Nouveau Testament démontre que le Christ interdit formellement le divorce et le remariage. Le mariage civil qui suit un divorce équivaut à une forme d'adultère. Ce ne sont pas les règles de l'Église, mais la loi divine. L'Église ne peut pas la changer." Le débat est donc clos.
Or, c'est justement le pape François qui a voulu un large débat au sein de l'Église sur la famille et la question de l'eucharistie aux divorcés remariés. Après avoir lancé un sondage planétaire auprès de tous les catholiques sur ces thèmes, le pape a annoncé la tenue de deux synodes - en octobre 2014 et en octobre 2015 - sur les réponses à donner aux opinions exprimées par ce sondage.
C'est le cardinal Kasper, ami intime du pape François qui avait fait son éloge lors de son premier angélus, qui avait ouvert la brèche en dénonçant au cours d'un consistoire "l'abysse qui sépare la doctrine de l'Église et le vécu de nombreux chrétiens". "Il est paradoxal que des assassins puissent recevoir l'eucharistie et pas des divorcés remariés", avait expliqué le cardinal Kasper au Point.
"Souvent l'amour échoue"
Sans jamais se prononcer formellement, le souverain pontife avait qualifié la position du cardinal Kasper de " pensée sereine de la théologie ". Depuis, le successeur de Pierre a plusieurs fois exprimé son désir de voir l'Église adopter une approche plus réaliste de la vie des chrétiens. "Quand l'amour échoue, car souvent il échoue, nous devons entendre la douleur de cet échec, accompagner les personnes, pas les condamner." Dimanche dernier, le pape François a encore bousculé le dogme en mariant en grande pompe dans la basilique Saint-Pierre un couple qui avait déjà un enfant.
Mais nul n'est prophète en son pays, pas même le pape au Vatican. Quatre-vingt-cinq cardinaux sur la centaine de prélats présents au consistoire durant lequel Mgr Kasper avait lancé le pavé dans la mare ont voté contre l'avis de l'ami du pape François. Et ils n'ont pas manqué de faire filtrer ce chiffre qui aurait dû rester secret. Cette manoeuvre, digne de la basse cuisine politicienne, illustre le climat d'hostilité de la Curie romaine envers le souverain pontife. Hostilité qu'en bon jésuite François affronte avec une totale indifférence.
Si ce n'est pas une mutinerie contre le pape François, ça y ressemble. Cinq cardinaux, dont Mgr Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation de la foi et donc gardien du dogme, ont pris fermement position dans un livre contre les ouvertures du pape François en faveur de l'octroi de la communion aux divorcés remariés. Intitulé Demeurer dans la vérité du Christ, publié en France aux éditions Artège le 25 septembre, l'ouvrage invoque la "loi divine" pour justifier son oukase : "Le Nouveau Testament démontre que le Christ interdit formellement le divorce et le remariage. Le mariage civil qui suit un divorce équivaut à une forme d'adultère. Ce ne sont pas les règles de l'Église, mais la loi divine. L'Église ne peut pas la changer." Le débat est donc clos.
Or, c'est justement le pape François qui a voulu un large débat au sein de l'Église sur la famille et la question de l'eucharistie aux divorcés remariés. Après avoir lancé un sondage planétaire auprès de tous les catholiques sur ces thèmes, le pape a annoncé la tenue de deux synodes - en octobre 2014 et en octobre 2015 - sur les réponses à donner aux opinions exprimées par ce sondage.
C'est le cardinal Kasper, ami intime du pape François qui avait fait son éloge lors de son premier angélus, qui avait ouvert la brèche en dénonçant au cours d'un consistoire "l'abysse qui sépare la doctrine de l'Église et le vécu de nombreux chrétiens". "Il est paradoxal que des assassins puissent recevoir l'eucharistie et pas des divorcés remariés", avait expliqué le cardinal Kasper au Point.
"Souvent l'amour échoue"
Sans jamais se prononcer formellement, le souverain pontife avait qualifié la position du cardinal Kasper de " pensée sereine de la théologie ". Depuis, le successeur de Pierre a plusieurs fois exprimé son désir de voir l'Église adopter une approche plus réaliste de la vie des chrétiens. "Quand l'amour échoue, car souvent il échoue, nous devons entendre la douleur de cet échec, accompagner les personnes, pas les condamner." Dimanche dernier, le pape François a encore bousculé le dogme en mariant en grande pompe dans la basilique Saint-Pierre un couple qui avait déjà un enfant.
Mais nul n'est prophète en son pays, pas même le pape au Vatican. Quatre-vingt-cinq cardinaux sur la centaine de prélats présents au consistoire durant lequel Mgr Kasper avait lancé le pavé dans la mare ont voté contre l'avis de l'ami du pape François. Et ils n'ont pas manqué de faire filtrer ce chiffre qui aurait dû rester secret. Cette manoeuvre, digne de la basse cuisine politicienne, illustre le climat d'hostilité de la Curie romaine envers le souverain pontife. Hostilité qu'en bon jésuite François affronte avec une totale indifférence.
Par Dominique Dunglas
* lepoint.fr
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