Appuyés par les frappes américaines, les combattants kurdes ont réussi à freiner l'avancée de l'État islamique et confortent leurs positions. Cette guerre pourrait mener à une redéfinition des frontières dans la région.
Après plus d'une semaine de conquêtes sur le front kurde, les djihadistes n'avancent plus. La dernière ville à tomber a été Jalawla, lundi dernier, dans les confins sud-est du Kurdistan irakien, non loin de la frontière avec l'Iran.
L'État islamique recule, même. Pour la première fois depuis que l'organisation a jeté ses forces contre les Kurdes, les pechmergas ont pu reprendre les villes de Gweir et de Makhmour, à proximité d'Erbil. Au Gouvernement régional du Kurdistan (GRK), on souffle un peu. «La situation est toujours dramatique, on a encore des centaines de milliers de déplacés, mais au moins, cette crise a montré que le Kurdistan était une province stable et que le GRK restait solide et fiable. Mais la bataille est loin d'être finie», estime Dindar Zebari, un responsable au département des Relations extérieures du GRK.
«Les choses vont mieux, notamment grâce aux frappes américaines et au réapprovisionnement en armes et munitions pour les troupes au sol», explique de son côté une source proche du GRK, qui souhaite rester anonyme. Mais tous les responsables insistent sur un point: les Kurdes ne sauraient affronter seuls cette menace. Ils ont besoin, d'une part, de l'aide internationale. Celle-ci, limitée, s'est cependant révélée essentielle, notamment quand les drones et les jets américains ont bombardé des batteries de l'État islamique ainsi que des colonnes de véhicules en route pour attaquer des positions pechmergas près d'Erbil. La situation humanitaire, catastrophique, est encore loin d'être sous contrôle. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés, le Kurdistan accueille 700.000 déplacés, sans compter les quelque 220.000 réfugiés syriens déjà présents.
Une menace commune..
L'aide provient d'autre part du gouvernement central. Bien que les Kurdes du GRK rappellent sans cesse tout le mal qu'ils pensent de Nouri al-Maliki, le premier ministre de Bagdad sur la voie du départ, il y a bel et bien une coopération entre l'administration de la province et celle du gouvernement central. Helgurd Hikmet, le porte-parole du ministère des Pechmergas - en quelque sorte, l'équivalent du ministère de la Défense -, a été clair à ce sujet: «Nous avons à Erbil un commandement commun des opérations entre Kurdes, Irakiens et Américains. Après tout, nous faisons face à une menace commune. Les ennemis sont expérimentés et bien armés.»
Enfin, les Kurdes irakiens se sont fait aider par leurs compatriotes. Cette assistance, très empirique et ponctuelle, met malgré tout le GRK mal à l'aise. Helgurd Hikmet, au ministère des Pechmergas, reconnaît la collaboration avec des éléments du PKK turc dans la reprise de Makhmour - où il existe un camp de l'organisation militaire d'Abdullah Öcalan - et des Kurdes syriens à la frontière irako-syrienne. «Après tout, nous sommes une seule nation et nous avons un ennemi commun», dit M. Hikmet.
Les djihadistes restent de redoutables adversaires. Un général pechmerga confiait il y a peu: «Il est difficile de faire face aux attaques de l'État islamique. Il faut reconnaître qu'ils sont rapides, très mobiles, et bien organisés. Mais la reconquête de Gweir et Makhmour a montré qu'ils n'étaient pas invincibles. Il faut continuer sur cette voie.»
S'il y a un seul côté positif à cette crise, Helgurd Hikmet le voit dans ceux qui sont venus en aide aux Kurdes, États-Unis et France en tête - Laurent Fabius ayant été le seul ministre des Affaires étrangères occidental à se rendre en Irak, à Bagdad et Erbil. Le porte-parole sourit: «Un de nos proverbes dit: Les Kurdes n'ont pour amis que les montagnes. Il est agréable de voir qu'aujourd'hui, nous en avons d'autres.»
Après plus d'une semaine de conquêtes sur le front kurde, les djihadistes n'avancent plus. La dernière ville à tomber a été Jalawla, lundi dernier, dans les confins sud-est du Kurdistan irakien, non loin de la frontière avec l'Iran.
L'État islamique recule, même. Pour la première fois depuis que l'organisation a jeté ses forces contre les Kurdes, les pechmergas ont pu reprendre les villes de Gweir et de Makhmour, à proximité d'Erbil. Au Gouvernement régional du Kurdistan (GRK), on souffle un peu. «La situation est toujours dramatique, on a encore des centaines de milliers de déplacés, mais au moins, cette crise a montré que le Kurdistan était une province stable et que le GRK restait solide et fiable. Mais la bataille est loin d'être finie», estime Dindar Zebari, un responsable au département des Relations extérieures du GRK.
«Les choses vont mieux, notamment grâce aux frappes américaines et au réapprovisionnement en armes et munitions pour les troupes au sol», explique de son côté une source proche du GRK, qui souhaite rester anonyme. Mais tous les responsables insistent sur un point: les Kurdes ne sauraient affronter seuls cette menace. Ils ont besoin, d'une part, de l'aide internationale. Celle-ci, limitée, s'est cependant révélée essentielle, notamment quand les drones et les jets américains ont bombardé des batteries de l'État islamique ainsi que des colonnes de véhicules en route pour attaquer des positions pechmergas près d'Erbil. La situation humanitaire, catastrophique, est encore loin d'être sous contrôle. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés, le Kurdistan accueille 700.000 déplacés, sans compter les quelque 220.000 réfugiés syriens déjà présents.
Une menace commune..
L'aide provient d'autre part du gouvernement central. Bien que les Kurdes du GRK rappellent sans cesse tout le mal qu'ils pensent de Nouri al-Maliki, le premier ministre de Bagdad sur la voie du départ, il y a bel et bien une coopération entre l'administration de la province et celle du gouvernement central. Helgurd Hikmet, le porte-parole du ministère des Pechmergas - en quelque sorte, l'équivalent du ministère de la Défense -, a été clair à ce sujet: «Nous avons à Erbil un commandement commun des opérations entre Kurdes, Irakiens et Américains. Après tout, nous faisons face à une menace commune. Les ennemis sont expérimentés et bien armés.»
Enfin, les Kurdes irakiens se sont fait aider par leurs compatriotes. Cette assistance, très empirique et ponctuelle, met malgré tout le GRK mal à l'aise. Helgurd Hikmet, au ministère des Pechmergas, reconnaît la collaboration avec des éléments du PKK turc dans la reprise de Makhmour - où il existe un camp de l'organisation militaire d'Abdullah Öcalan - et des Kurdes syriens à la frontière irako-syrienne. «Après tout, nous sommes une seule nation et nous avons un ennemi commun», dit M. Hikmet.
Les djihadistes restent de redoutables adversaires. Un général pechmerga confiait il y a peu: «Il est difficile de faire face aux attaques de l'État islamique. Il faut reconnaître qu'ils sont rapides, très mobiles, et bien organisés. Mais la reconquête de Gweir et Makhmour a montré qu'ils n'étaient pas invincibles. Il faut continuer sur cette voie.»
S'il y a un seul côté positif à cette crise, Helgurd Hikmet le voit dans ceux qui sont venus en aide aux Kurdes, États-Unis et France en tête - Laurent Fabius ayant été le seul ministre des Affaires étrangères occidental à se rendre en Irak, à Bagdad et Erbil. Le porte-parole sourit: «Un de nos proverbes dit: Les Kurdes n'ont pour amis que les montagnes. Il est agréable de voir qu'aujourd'hui, nous en avons d'autres.»
Par Freedom1
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