L’armée israélienne lance des raids massifs sur Gaza
L’opération «bordure protectrice» lancée vise à stopper les tirs de roquettes et de missiles du Hamas. Au moins 15 Palestiniens ont été tués. Quelque 40 000 réservistes israéliens ont été mobilisés.
L’armée israélienne a déclenché l’opération «bordure protectrice» censée réduire, voire interrompre définitivement, les tirs de roquettes qui se multipliaient sur l’Etat hébreu depuis mi-juin. L’aviation, l’artillerie et la marine de l’Etat hébreu multiplient donc les frappes. Ce qui n’empêche pas les vecteurs palestiniens de continuer à s’abattre sur leur pays.
«Vous entendez ce bruit de tondeuse? Ce sont les drones, ils tournent dans le ciel vingt-quatre heures sur vingt-quatre.» A la sortie de Sderot, une ville israélienne située à moins d’un kilomètre de la bande de Gaza. Un promontoire permet d’observer ce qui se passe dans l’enclave palestinienne et quelques retraités ont décidé d’y passer la journée. «Pour voir comme Tsahal [l’armée israélienne] écrase les terroristes», nous dit l’un d’eux.
Même masquée par une légère brume, la scène reste impressionnante. Au bruit sourd des frappes aériennes succède celui, plus sec, des tirs d’artillerie. Les batteries sont disséminées tout au long de la «barrière de sécurité» séparant l’Etat hébreu de l’enclave palestinienne. Que visent-elles? Mystère. Au loin, de la fumée s’élève au-dessus des immeubles. Quelques minutes plus tard, les hélicoptères prennent le relais en lâchant leurs missiles. La marine israélienne tire également.
Quant aux roquettes palestiniennes, elles fendent le ciel par salves de trois. Direction: Beer Sheva, Ashdod, et même Tel-Aviv. Les plus imposants de ces vecteurs sont des Grad et des Fajr 3 de fabrication iranienne. La plupart s’abattent sur des espaces déserts. Celles qui survolent les zones urbaines habitées sont interceptées par le système anti-roquettes «dôme d’acier»
A en croire l’entourage du premier ministre Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense, Moshé Yaalon, l’opération «bordure protectrice» déclenchée lundi soir serait «d’un genre nouveau». Elle viserait à rétablir le calme dans le sud d’Israël en graduant l’ampleur des représailles israéliennes sur celle des tirs de roquettes palestiniennes. «C’est une opération conçue pour durer longtemps et pour s’étendre de manière progressive, affirme le porte-parole de Tsahal. S’ils tapent fort, nous le ferons également, car nous avons les moyens pour cela.»
Arrêtons maintenant l’engrenage mortel de la vengeance au Proche-Orient
Alors qu’Israël et le Hamas sont à couteaux tirés, que la région semble sur le point de s’embraser, trois rabbins de Genève, François Garaï, Ytzhak Dayan et Mendel Pevzner, disent leur indignation d’apprendre que Mohamed Abou Khder a été tué par des Israéliens. Une indignation égale à celle de la mort des trois jeunes Israéliens la semaine précédente. «Un meurtre est un meurtre, quels que soient la nationalité et l’âge», écrivent-ils dans cette bouleversante tribune. Tandis que le climat est à la haine et à la rancune, ils plaident pour l’ouverture, l’échange, l’amour de l’autre
C’est avec un grand désarroi que nous apprenons l’implication de jeunes israéliens dans l’horrible assassinat du jeune Palestinien, Mohamed Abou Khder.
Si tout ceci s’avère exact, et malheureusement il semble qu’il en soit ainsi, cela nous révolte et nous abat. Alors les termes par lesquels le premier ministre Benjamin Netanyahou avait qualifié les assassins des trois jeunes Israéliens, ces mêmes termes s’appliqueraient aux jeunes Israéliens qui ont enlevé la vie à Abou Khder. Benjamin Netanyahou avait notamment dit que Naftali Frankel, Eyal Yifrach et Gilad Shaer avaient été tués de sang-froid par des bêtes humaines. Mais les bêtes ne tuent pas de sang-froid, ni par pure vengeance, ni par haine, elles défendent leur territoire ou luttent pour leur survie. La cruauté est du côté humain, bien plus que du côté animal.
Engrenage mortel
Comment échapper à cet engrenage quand nous savons que lorsque des Israéliens sont tués ou meurent, des réjouissances sont organisées dans certains pays et que des friandises sont distribuées aux enfants? Cette éducation de la haine et du rejet fait perdre la raison à tous. La haine des premiers semble justifier l’immobilisme des seconds et, en retour, l’immobilisme des seconds semble justifier la haine des premiers. Ce nœud gordien se desserrera-t-il un jour?
Peut-être en agissant comme la famille de Naftali Frankel le fit. Apprenant le crime horrible et méprisable qui avait été perpétré contre leur fils, ils appelèrent les parents de Abou Khder pour leur dire tout leur effroi devant ce qui venait de se passer et d’ajouter qu’il n’y a pas de différence entre les sangs versés. Un meurtre est un meurtre, quels que soient la nationalité et l’âge.
Il faut condamner avec fermeté ces actes barbares qui ne se limitent pas au conflit israélo-palestinien. Ils gangrènent notre monde sur tous les continents. Partout ou presque, nous sommes témoins de la montée de la haine et du rejet. Et certaines initiatives politiques ne font qu’attiser le feu que d’autres ont allumé.
Par Serge Dumont, Rabbins François Garaï et Mendel Pewzne
L’opération «bordure protectrice» lancée vise à stopper les tirs de roquettes et de missiles du Hamas. Au moins 15 Palestiniens ont été tués. Quelque 40 000 réservistes israéliens ont été mobilisés.
L’armée israélienne a déclenché l’opération «bordure protectrice» censée réduire, voire interrompre définitivement, les tirs de roquettes qui se multipliaient sur l’Etat hébreu depuis mi-juin. L’aviation, l’artillerie et la marine de l’Etat hébreu multiplient donc les frappes. Ce qui n’empêche pas les vecteurs palestiniens de continuer à s’abattre sur leur pays.
«Vous entendez ce bruit de tondeuse? Ce sont les drones, ils tournent dans le ciel vingt-quatre heures sur vingt-quatre.» A la sortie de Sderot, une ville israélienne située à moins d’un kilomètre de la bande de Gaza. Un promontoire permet d’observer ce qui se passe dans l’enclave palestinienne et quelques retraités ont décidé d’y passer la journée. «Pour voir comme Tsahal [l’armée israélienne] écrase les terroristes», nous dit l’un d’eux.
Même masquée par une légère brume, la scène reste impressionnante. Au bruit sourd des frappes aériennes succède celui, plus sec, des tirs d’artillerie. Les batteries sont disséminées tout au long de la «barrière de sécurité» séparant l’Etat hébreu de l’enclave palestinienne. Que visent-elles? Mystère. Au loin, de la fumée s’élève au-dessus des immeubles. Quelques minutes plus tard, les hélicoptères prennent le relais en lâchant leurs missiles. La marine israélienne tire également.
Quant aux roquettes palestiniennes, elles fendent le ciel par salves de trois. Direction: Beer Sheva, Ashdod, et même Tel-Aviv. Les plus imposants de ces vecteurs sont des Grad et des Fajr 3 de fabrication iranienne. La plupart s’abattent sur des espaces déserts. Celles qui survolent les zones urbaines habitées sont interceptées par le système anti-roquettes «dôme d’acier»
A en croire l’entourage du premier ministre Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense, Moshé Yaalon, l’opération «bordure protectrice» déclenchée lundi soir serait «d’un genre nouveau». Elle viserait à rétablir le calme dans le sud d’Israël en graduant l’ampleur des représailles israéliennes sur celle des tirs de roquettes palestiniennes. «C’est une opération conçue pour durer longtemps et pour s’étendre de manière progressive, affirme le porte-parole de Tsahal. S’ils tapent fort, nous le ferons également, car nous avons les moyens pour cela.»
Arrêtons maintenant l’engrenage mortel de la vengeance au Proche-Orient
Alors qu’Israël et le Hamas sont à couteaux tirés, que la région semble sur le point de s’embraser, trois rabbins de Genève, François Garaï, Ytzhak Dayan et Mendel Pevzner, disent leur indignation d’apprendre que Mohamed Abou Khder a été tué par des Israéliens. Une indignation égale à celle de la mort des trois jeunes Israéliens la semaine précédente. «Un meurtre est un meurtre, quels que soient la nationalité et l’âge», écrivent-ils dans cette bouleversante tribune. Tandis que le climat est à la haine et à la rancune, ils plaident pour l’ouverture, l’échange, l’amour de l’autre
C’est avec un grand désarroi que nous apprenons l’implication de jeunes israéliens dans l’horrible assassinat du jeune Palestinien, Mohamed Abou Khder.
Si tout ceci s’avère exact, et malheureusement il semble qu’il en soit ainsi, cela nous révolte et nous abat. Alors les termes par lesquels le premier ministre Benjamin Netanyahou avait qualifié les assassins des trois jeunes Israéliens, ces mêmes termes s’appliqueraient aux jeunes Israéliens qui ont enlevé la vie à Abou Khder. Benjamin Netanyahou avait notamment dit que Naftali Frankel, Eyal Yifrach et Gilad Shaer avaient été tués de sang-froid par des bêtes humaines. Mais les bêtes ne tuent pas de sang-froid, ni par pure vengeance, ni par haine, elles défendent leur territoire ou luttent pour leur survie. La cruauté est du côté humain, bien plus que du côté animal.
Engrenage mortel
Comment échapper à cet engrenage quand nous savons que lorsque des Israéliens sont tués ou meurent, des réjouissances sont organisées dans certains pays et que des friandises sont distribuées aux enfants? Cette éducation de la haine et du rejet fait perdre la raison à tous. La haine des premiers semble justifier l’immobilisme des seconds et, en retour, l’immobilisme des seconds semble justifier la haine des premiers. Ce nœud gordien se desserrera-t-il un jour?
Peut-être en agissant comme la famille de Naftali Frankel le fit. Apprenant le crime horrible et méprisable qui avait été perpétré contre leur fils, ils appelèrent les parents de Abou Khder pour leur dire tout leur effroi devant ce qui venait de se passer et d’ajouter qu’il n’y a pas de différence entre les sangs versés. Un meurtre est un meurtre, quels que soient la nationalité et l’âge.
Il faut condamner avec fermeté ces actes barbares qui ne se limitent pas au conflit israélo-palestinien. Ils gangrènent notre monde sur tous les continents. Partout ou presque, nous sommes témoins de la montée de la haine et du rejet. Et certaines initiatives politiques ne font qu’attiser le feu que d’autres ont allumé.
Par Serge Dumont, Rabbins François Garaï et Mendel Pewzne
Pour que fleurisse le Pardon, l'Amour et la Compassion
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