Le président candidat à l’élection présidentielle
algérienne peut-il faire campagne sans apparaître dans les rencontres
électorales, au risque de confirmer les rumeurs sur son état de santé
précaire ? Quelques stratagèmes pourraient aider Abdelaziz Bouteflika à
être plus visible. Florilège.
La campagne électorale bat son plein en Algérie. Les candidats
transpirent de ville en ville, s’égosillant et dressant un poing
volontariste vers le ciel. Tous ? Du côté du clan d’Abdelaziz
Bouteflika, président sortant en lice pour un quatrième mandat, tout est
en place : les casquettes blanches, les tee-shirts à l’effigie du
candidat, les pancartes bleues dressées à bout de bras, les pas de danse
bien rôdés et les slogans politiques lénifiants. Pourtant, il semble
manquer quelque chose… Ou quelqu’un…Alors qu’un directeur de campagne est censé jouer les chauffeurs de salle avant les harangues de son poulain, celui du président, Abdelmalek Sellal, est forcé de tenir le crachoir jusqu’à la fin des meetings. Bouteflika est aussi invisible qu’un Boeing de la Malaysia Airlines ou que Joseph Kony. Bien sûr, les publics africains sont habitués à attendre, sous le soleil, une star du showbiz américain qui leur fera finalement faux-bond sans prévenir. Mais une campagne présidentielle qui se déroule sans son candidat, ça relève du surréalisme politique. Trop sûr de gagner, Boutef’, pour avoir besoin de fouler les estrades ? Trop occupé à astiquer les ors de la nation pour se disperser dans des manifestations partisanes ? Trop auréolé de gloire pour gaspiller ses prestations, comme une starlette du RnB qui considère chaque apparition publique comme une banalisation de son mythe ? Ou décidément trop abîmé par son accident vasculaire cérébral de 2012 pour battre le pavé sans un teint blafard et une diction fastidieuse ?
Le président pourra-t-il se contenter de rencontres populaires par procuration, par l’entremise d’une lettre publiée dans la presse ou par le truchement d’un collaborateur ? Ne devrait-il pas réunir ses forces comme Michael Jackson, lorsque le "King of pop", quasiment momifié, annonçait, en 2009, sa tournée ultime ? Cette campagne, c’est un peu le "This is it" d’Abdelaziz Bouteflika…
Si le candidat se décidait à apparaître dans ses meetings, des trucs dignes des prestidigitateurs les plus fous s’offriraient à lui. Parmi lesquels les dix qui suivent…
1. Embaucher des sosies
2 – Apparaître sur des écrans géants
3 – Concevoir une poupée gonflable
Le physique rondelet du candidat se prête à la conception d’une baudruche qui ferait illusion sur scène. Surtout qu’à sa prestation au Conseil constitutionnel, il avait un regard à peine plus pétillant que celui d'une poupée gonflable. Les joues rondes pourraient être mises sur le compte de la cortisone. Il faudrait contacter le manager de Justin Bieber qui vient de mettre sur le marché une vraie poupée gonflable du chanteur.
4 – Établir un partenariat avec le musée Grévin
5 – Utiliser des fils à marionnette
Les pourfendeurs du président sortant l’accusent d’être une marionnette des généraux. Qu’à cela ne tienne. Déposez-le sur la scène et accrochez ses membres à des câbles eux-mêmes fixés sur les cintres des salles retenues pour les meetings électoraux. Une manette et hop ! Le candidat salue de la main droite. Un levier, et hop ! Le voilà qui tape du pied. Pour le son, utilisez un imitateur et un système de postsynchronisation. Le playback fera illusion.
6 – Profiter de secousses telluriques
7 – Faire de la pénombre votre alliée
Programmez vos rencontres électorales entre 23h10 et 23h20 et prétextez un délestage électrique. Personne ne critiquera plus la mine du président-candidat…
8 – Utiliser les services d’un ventriloque
Embauchez-le pour qu’il forme Saïd Bouteflika à ces techniques qui permettent de “faire parler son ventre”. Dissimulé derrière le président, le frère pourra faire illusion. Il connaît déjà la langue de bois par cœur…
9 – Projeter un hologramme
10 – Acheter un casque
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